Muhammad
le Messager d’Allah
محمد رسول الله صلى الله عليه وسلم
Dr. Abd Ar-Rahman bin Abd Al-Karim Ash-Sheha
Traduit de l’arabe par :
Editions Assia
Njikum Yahya D.
Avant-propos
Louange à Allah, Seigneur de l’Univers. Que la miséricorde et la paix soient sur notre Prophète Muhammad, sur sa famille et tous ses Compagnons.
Lorsque nous parlons de Muhammad r, le Messager de l'Islam, nous parlons de la plus importante personnalité de tous les temps. Il ne s’agit pas d’une affirmation gratuite. En effet, celui qui lit sa biographie, connaît sa moralité et ses vertus et se défait des fanatismes religieux et de ses penchants personnels, témoignera de la véracité de notre jugement. Nous prendrons à témoins les impartiaux parmi les non musulmans. Le Professeur Hassan Ali –qu'Allah lui accorde sa miséricorde- dit dans le magazine Nouroul Islam[1] qu’un de ses amis de confession brahmanique lui a dit : « J’estime que le Messager de l'Islam est le plus grand homme du monde et le plus parfait ». Le Professeur Hassan Ali lui rétorqua : « Pourquoi le Messager de l'Islam est-il à ton avis l’homme le plus parfait du monde ? Il répondit : Parce que je trouve chez le Messager de l'Islam r des qualités diverses, d’abondantes conduites morales et beaucoup de qualités que je n’ai pas vues se rassembler chez une même personne à la fois dans l’histoire universelle : il fut un roi à qui étaient soumises toutes ses contrées, et il y avait les pleins pouvoirs. Malgré cela, il était humble et estimait qu’il n’avait aucune part dans l’ordre et que l’ordre était entièrement entre dans la main de son Seigneur. Il était immensément riche : des chameaux chargés des trésors arrivaient de toutes parts dans sa capitale. Mais malgré cela, il restait dans le besoin. On passait des journées entières chez lui sans mettre une marmite au feu. Très souvent, il se ployait sous le coup de la famine. Il était un grand commandant, à la tête d’une armée peu nombreuse, sous-équipée qui infligeait la pire des défaites à des milliers de soldats armés jusqu’aux dents. Il était un homme épris de paix : il préférait la pacification et signait des trêves avec un cœur serein, un esprit imperturbable en compagnie de milliers de ses Compagnons tous courageux, valeureux, enthousiastes et pleins d’ardeurs (comme ce fut le cas lors de l’expédition d’Al Houdeibya). Nous l’avons vu faire face tout seul à des milliers d’ennemis de façon héroïque et courageuse sans se soucier de leur grand nombre. Malgré cela il restait sensible, compatissant et clément ; il s’abstenait de verser une seule goutte de sang. Il était préoccupé par tout ce qui concerne l’ensemble de la Péninsule Arabique sans pour autant négliger quelque affaire de son foyer, de ses épouses, de ses enfants, ni même les problèmes des pauvres et indigents musulmans. Il s’occupait des affaires des gens qui ont oublié leur Créateur et se sont détournés de Lui et s’attelait à les ramener sur le droit chemin. En un mot, c’était un homme préoccupé par les problèmes du monde entier et malgré cela, il se consacrait au culte exclusif d’Allah et comme s’il était coupé de ce monde. Il se trouvait dans ce monde mais n’y était pas, parce que son cœur n’était attaché qu’à Allah et à ce qu’Il a agréé. Il ne s’est jamais vengé de personne pour lui-même ; il implorait le bien en faveur de ses ennemis, et leur voulait le bien. Cependant, il ne pardonnait pas aux ennemis d’Allah et ne leur donnait pas de répit. Il ne cessait pas de mettre en garde ceux qui obstruent le chemin d’Allah. Il les mettait en garde contre le châtiment de la Géhenne. Dans ce bas monde, il menait une vie ascétique, il était adorateur et veillait la nuit dans l’évocation d’Allah et se confiait à Lui. On rapporte également parmi ses qualités qu’il était un soldat valeureux combattant avec l’épée. Il s’agit d’un Messager sage, d’un Prophète infaillible mais en même temps d’un conquérant et d’un vainqueur sur les peuples. Il se couchait sur une natte en feuilles de palmier dattier et s’accoudait sur un coussin rembourré de fibres végétales alors qu’il avait toutes les qualités d’un sultan ou d’un roi des pays arabes. Les gens de sa maison étaient dans la misère et le malheur alors qu’il recevait d’importantes richesses venant des quatre coins de la Péninsule Arabique. Sur l’esplanade de sa mosquée, se trouvaient des troupeaux de chameaux tandis que sa fille Fatima, le trésor de son cœur, se plaignait auprès de lui son de harassement du transport de l’outre, de l’utilisation du moulin à bras pour moudre ses grains, au point que ses deux mains devinrent flasques et que l’outre fit une marque sur son corps. A ce moment, le Messager r distribuait aux musulmans les captifs et captives de guerre qu’Allah leur avait fait gagnés, mais sa fille n’eut droit qu’à son invocation en sa faveur ; il lui enseigna des mots et comment elle devait s’en servir pour invoquer son Seigneur. Un jour, son Compagnon Oumar t vint le trouver et promenant son regard dans l’appartement, il ne trouva qu’une natte de paille sur laquelle s’était couché le Messager. Cette natte avait laissé des traces sur son flanc et il n’y avait en tout et pour tout dans la maison que la mesure d’un sâ’a d’orge dans un récipient en plus d’une petite outre usée accrochée à un pieu. C’est tout ce que possédait le Messager d’Allah r le jour où la moitié des Arabes s’étaient soumis à lui. Lorsqu’Oumar t vit tout cela, il ne put s’empêcher de verser les larmes. Le Messager d’Allah r lui demanda alors : « Pourquoi pleures-tu ? – Ô Envoyé d’Allah, répondit-t-il, c’est parce que je compare la situation des Chosroês et des César à la tienne, alors que tu es, toi, l’Envoyé d’Allah – N’es-tu donc pas satisfait, répliqua-t-il, qu’ils aient, eux, les biens de ce monde, et que, nous, nous ayons ceux de la vie future ? »
Lorsque le Messager d’Allah r assiégea la Mecque de son armée pour la conquérir, Abû Soufyan se trouvait à côté d’Al Abbas, l’oncle du Prophète r. Ils observaient les combattants musulmans précédés par plusieurs étendards. Abû Soufyan était alors toujours dans son opposition à l'Islam. Il eut alors peur des nombreuses foules de musulmans qu’il avait vues ainsi que des tribus musulmanes qui les avaient rejoints pendant qu’ils marchaient sur la vallée de la Mecque comme un torrent envahissant que rien n’arrête et que personne n’entrave. Il dit à son compagnon : Ô Abbas, ton neveu est devenu un grand roi et Al Abbas n’étant pas de cet avis lui répondit : Ceci n’a rien à voir avec la royauté, ô Abû Soufyan ; il s’agit de la prophétie et du message divin.
Ady At-Tâiy, chef des Taiy et fils du célèbre et réputé Hâtim que l’on cite comme modèle dans la largesse et la générosité se présenta à l’assemblée du Messager r un jour alors qu’il était encore dans le christianisme. Il vit comme les Compagnons, tout en ayant sur eux les équipements du djihad tels que les armes et les cuirasses pour se défendre, respectaient le Messager r. Il eut alors une confusion sur la question de la prophétie et la question du pouvoir : il se demanda si celui-ci était le roi des rois ou un Messager parmi les Messagers d’Allah ? Pendant que cette question le préoccupait, une femme pauvre parmi les esclaves de Médine vint trouver le Prophète r et lui dit : Je veux, Ô Messager d’Allah te dire quelque chose en secret. Le Prophète r lui répondit : regarde dans quelle rue de Médine tu veux que je m’isole avec toi, puis il se leva avec elle et résolut son problème. Lorsqu’Ibn Hâtim At-Tâiy vit cette grande modestie du Messager r alors qu’il était parmi ses Compagnons comme un roi majestueux, l’obscurité du faux se dissipa et la vérité se manifesta clairement devant lui ; il eut la ferme conviction qu’il s’agissait effectivement d’un message d’Allah. Il enleva sa croix, puis
entra avec les Compagnons du Messager d’Allah r dans la lumière de l'Islam.
Nous évoquerons des déclarations de certains orientalistes[2] sur Muhammad r. En tant que musulmans, croyant en son message et sa prophétie, nous n’avons pas besoin de citer ce genre de paroles. Toutefois, nous le ferons pour deux raisons :
- La première raison pour laquelle nous évoquons les dires des orientalistes est que nous aimerions que certains musulmans qui ne le sont que de nom lisent cela et prennent connaissance de ce que disent les non musulmans au sujet de leur Prophète et Messager dont ils ont abandonné le modèle. Il se peut que cela soit pour eux le début d’un retour sincère à leur religion.
- Nous citons également les paroles des orientalistes pour permettre aux non musulmans qui nous liront de comprendre réellement qui est ce Messager digne de confiance de la bouche des gens de leur race, qui parlent leur langue. Ils pourraient être guidés dans la bonne voie et embrasser l'Islam et ce serait le début d’une quête sérieuse de la connaissance de cette religion sublime. Je demande à ceux là de ne pas réfléchir avec les cerveaux des autres personnes ; au contraire, ils ont des cerveaux grâce auxquels –s’ils les débarrassent des fanatismes- ils peuvent connaître le vrai et le distinguer de l’erroné, et distinguer ce qui est juste et ce qui est faux. J’implore Allah afin qu’Il ouvre les cœurs de ceux là à la vérité ; qu’Il les oriente et les guide dans la bonne voie.
Dr.Abd Ar-Rahman bin Abd Al-Karim Ash-Sheha
11535 Riyadh BP 59565
Site : http://www.islamhouse.com
E-mail : [email protected].
Qui est le Messager
Muhammad r ?
Sa généalogie :
Il est Abû Qassim Muhammad, fils de Abdullah, fils de Abdul Muttalib ; sa généalogie remonte jusqu'à Adnan qui fait partie des fils d’Ismail u, le Prophète d’Allah, fils d’Ibrahim u, l’ami intime d’Allah. Sa mère est Amina, fille de Wahb et sa lignée remonte jusqu'à Adnan qui fait partie des fils d’Ismail u, le Prophète d’Allah, fils d’Ibrahim u, l’ami intime d’Allah. Le Prophète r a dit : « En vérité, Allah a choisi Kinâna parmi les Fils d’Ismail et a choisi Quraich parmi la descendance de Kinâna et dans la lignée de Quraich, Il a choisi les Fils de Hâchim et m’a élu parmi les Fils de Hâchim »[3].
Ainsi, il est le meilleur homme du point de vue généalogique, de l’avis même de ses ennemis. Abû Soufyâ en témoigne auprès d’Héraclius 1er, alors qu’il dirigeait l’inimitié contre le Prophète r avant d’embrasser l'Islam : d’après Abdullah ibn Abbas t, le Messager d’Allah écrivit à César pour l’inviter à l'Islam. Il envoya Dihya Al Kalby porter sa lettre, avec mission de la remettre au gouverneur de Bosrâ qui la ferait parvenir à César. Ce dernier, après qu’Allah l’eut rendu vainqueur de l’armée perse, s’était rendu d’Émesse à Îliyâ pour remercier Allah de la faveur qu’Il lui avait faite. Lorsqu’il reçut la lettre de l’Envoyé d’Allah, il demanda après l’avoir lue : « Cherchez-moi ici quelque compatriote de cet homme que je puisse interroger au sujet de l’Envoyé d’Allah ».
Ibn Abbas t continue : « Abû Soufyân ibn Harb m’a informé qu’il se trouvait en Syrie à la tête d’une caravane de marchands qorayshites ; c’était au cours de la trêve conclue entre l’Envoyé d’Allah et les infidèles de Qoraïch : « L’émissaire de César, dit Abû Soufyân, nous ayant rencontré dans une localité de Syrie, nous emmena, moi et mes compagnons, jusqu’à Îliyâ. On nous introduisit auprès de l’empereur, et nous le vîmes assis dans la salle de conseil, le front ceint d’un diadème, et entouré des grands d’entre les Grecs. Il dit à son interprète : « Demande-leur lequel d’entre eux est le plus proche parent de cet homme qui prétend être Prophète. –C’est moi, répondis-je. –Et quel est ton degré de parenté avec lui ? Interrogea César. –C’est mon cousin [mot-à-mot : Le fils de mon oncle paternel], repartis-je. » Et de fait il n’y avait alors dans la caravane aucun autre que moi appartenant aux Banoû Abdu Manâf ». « Qu’on le fasse approcher ! » dit l’empereur ; et il donna aussi l’ordre qu’on plaçât mes compagnons derrière moi, contre mes épaules. Après quoi, s’adressant à son interprète. « Dis-leur, reprit-il, que je vais interroger cet homme sur le prétendu Prophète ; si cet homme ment, ses compagnons devront relever le mensonge. » « Or, par Allah ! si je n’avais eu honte alors de voir relever mes mensonges par mes compagnons, j’eusse menti lorsque l’empereur m’interrogea sur Muhammad. Mais, retenu par cette honte, je dis la vérité ». César dit à son interprète : « Demande-lui quel rang la famille de ce Prophète occupe parmi eux. –Il est de bonne naissance, répondis-je. –Quelqu’un parmi vous a-t-il jamais tenu avant lui de semblables propos ? –Non. –Le soupçonniez-vous de mensonge avant qu’il tînt ce discours ? –Non. –Quelqu'un de ses ancêtres a-t-il régné ? –Non. –Ses partisans se recrutent-ils dans les hautes classes ou parmi les humbles ? –Parmi les humbles. –Leur nombre augmente-t-il ou va-t-il décroissant ? –Il augmente. –Y en a-t-il parmi eux qui, après avoir adopté sa religion, la prennent ensuite en aversion et apostasient ? –Non. –Trahit-il ses engagements ? –Non ; mais nous avons conclu une trêve avec lui en ce moment, et nous craignons qu’à ce propos, il ne la trahisse ». Cette réponse fut la seule où je pus glisser une insinuation défavorable au Prophète, sans craindre de la voir relever ».
Poursuivant ses questions, l’empereur dit : « Avez-vous été en guerre avec lui ? –Oui, répondis-je. –Quelle a été l’issue des combats livrés ? –La guerre entre nous a eu des alternatives : tantôt c’est lui qui l’a emporté sur nous, tantôt c’est nous qui l’avons emporté sur lui. –Et que vous ordonne-t-il donc ? –Il nous ordonne de n’adorer qu’Allah seul, de ne Lui associer aucun être, de renoncer au culte de nos pères, de faire la prière, l’aumône, d’être chastes, de tenir les engagements et de rendre les dépôts confiés. –Après que j’eus ainsi parlé, l’empereur dit à son interprète : « Dis-lui : Je t’ai interrogé sur sa famille et tu m’as prétendu qu’il était de bonne naissance. Or Allah a toujours choisi Ses Messagers parmi les nobles du peuple auquel ils appartenaient. Je t’ai demandé si parmi vous quelqu'un, avant lui, avait tenu un discours semblable, et tu as prétendu que non. Alors en moi-même j’ai pensé que si quelqu'un avant lui avait tenu les mêmes propos, je pourrais croire que cet homme ne fait qu’imiter ses prédécesseurs. Je t’ai demandé si avant qu’il tînt ce discours, vous le soupçonniez d’être un menteur, et tu as prétendu que non. J’ai compris par là que, s’il n’était pas homme à mentir à l’égard de ses semblables, il ne pouvait, à plus forte raison, mentir à l’égard d’Allah. Je t’ai demandé si quelqu’un de ses ancêtres avait régné, et tu as prétendu que non. J’ai pensé alors que si quelqu'un de ses ancêtres avait régné, je me dirais : Cet homme cherche à remonter sur le trône de ses pères. Je t’ai demandé si ses adeptes se recrutaient parmi les humbles ou parmi les grands, et tu as prétendu que c’était parmi les humbles. Or c’est toujours eux qui forment les partisans des Prophètes. Je t’ai demandé s’ils augmentaient en nombre ou s’ils diminuaient, et tu as prétendu qu’ils allaient en augmentant. Or c’est bien là le propre de la foi de croître jusqu'à sa complète évolution. Je t’ai demandé si quelques-uns d’entre eux, après avoir embrassé sa religion, s’en détournaient avec horreur et la reniaient, et tu as prétendu que non. Or, c’est bien ainsi qu’il en est de la foi : les cœurs que sa grâce a pénétrés ne la prennent pas en aversion. Je t’ai demandé s’il manquait à ses engagements, et tu as prétendu que non : il en est ainsi des Prophètes, ils ne trahissent point. Je t’ai demandé si vous avez été en guerre avec lui, et tu as prétendu que oui, que la guerre entre vous avaient eu des alternatives, tantôt à son avantage, tantôt au vôtre. Il en est ainsi des Prophètes : ils subissent des épreuves, mais le succès final leur appartient. Je t’ai demandé ce qu’il ordonnait, et tu as prétendu qu’il vous interdisait d’adorer ce qu’adoraient vos ancêtres, qu’il vous prescrivait la prière, l’aumône, la pureté des mœurs, la fidélité à tenir les engagements et à rendre les dépôts confiés.
Tout cela, poursuivit César, répond bien au portrait d’un vrai Prophète. Je savais bien que cet homme allait paraître, mais je ne supposais pas qu’il serait l’un d’entre vous. Si tu as dit vrai, il ne s’en faut guère que cet homme conquiert cet endroit même que foulent mes pieds. Quant à moi, s’il m’était possible de l’approcher, je m’efforcerais de le rencontrer, et si j’étais auprès de lui, je laverais la poussière de ses pieds ».
Ensuite l’empereur fit apporter la lettre de l’Envoyé d’Allah r. On la lut et elle fut ainsi conçue : « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. De la part de Muhammad, adorateur d’Allah et Son Messager à Héraclius, le chef des Grecs. Paix sur quiconque suit la bonne voie. Ensuite : je t’invite à la foi musulmane. Convertis-toi à l'Islam, tu seras sauvé, convertis-toi à l'Islam, Allah te donnera une double part de récompense. Si tu te détournes de l'Islam, tu seras en outre responsable des péchés de tes sujets ; ( Dis : “ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : que nous n’adorions qu’Allah, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors d’Allah”. Puis, s’ils tournent le dos, dites : “Soyez témoins que nous, nous sommes soumis”)[4].
Abû Soufyân poursuit son récit en ces termes : « Lorsque Héraclius eut fini de parler, des cris violents furent poussés par les grands personnages grecs qui l’entouraient, et un grand tumulte s’éleva ; je ne sais pas ce qu’ils disaient. L’empereur donna alors l’ordre qu’on nous fît sortir. Lorsque nous fûmes dehors, me trouvant seul avec mes compagnons, je leur dis : « Il faut que les affaires du fils d’Abû Kabcha aient pris de l’importance, puisque le prince des Banoûl Asfar le redoute ». Et depuis lors, jusqu’au jour où malgré mes répugnances Allah amena mon cœur à l'Islam, je demeurai humblement convaincu du succès de Muhammad »[5].
Sa naissance et sa croissance
Il est né en l’an 571 apr. J. –C. dans la tribu des Qoraïch –que les Arabes révéraient et à laquelle ils vouaient toute la considération et tout le respect- à la Mecque qui est considérée comme le centre religieux de la Péninsule Arabique. C’est en effet là que se trouve la Kaaba noble que bâtirent Ibrahim u et son fils Ismail u. Les Arabes y accomplissaient le pèlerinage et faisaient la circumambulation autour d’elle. Son père est mort alors qu’il se trouvait encore dans le ventre de sa mère. Sa mère mourut quelques temps après sa naissance, et il vécut orphelin sous la charge de son grand-père Abdul Muttalib. A la mort de ce dernier, son oncle Abû Tâlib le prit à sa charge. Sa tribu et les tribus voisines adoraient des idoles qu’elles avaient fabriquées à partir d’arbres, d’autres étaient en pierres et d’autres encore en or. Elles étaient placées autour de la Kaaba et ils croyaient qu’elles avaient le pouvoir d’apporter le bien et de nuire. La vie du Prophète r était entièrement vérité et loyauté. Il n’a jamais trahi, ni menti, ni manqué à son engagement, ni trompé. Il était connu par son peuple comme étant le digne de confiance (Al Amine). Aussi, lui confiaient-ils leurs dépôts et consignaient leurs biens auprès de lui lorsqu’ils voulaient voyager. Il était également connu comme le véridique, en raison de la sincérité qu’ils lui connaissaient dans ce qu’il disait et racontait. Il avait un bon comportement, s’exprimait d’une bonne manière et était éloquent. Il aimait faire le bien aux gens. Son peuple l’aimait et le respectait. Tous le révéraient. Il avait une bonne allure et l’œil ne se fatiguait pas de l’observer. Il était beau physiquement et moralement dans tous les sens de ce mot. Son Seigneur I dit à son sujet:
( Et tu es certes, d’une moralité éminente )[6]
Th. Carlyle dit dans son livre les Héros[7] : « On a remarqué que depuis son enfance, Muhammad r était un jeune pensif. Ses compagnons l’avaient par ailleurs nommé Al Amine –c'est-à-dire un homme sincère et loyal- sincère dans ses actes, ses dires et ses pensées. Ils ont par ailleurs remarqué que toute parole qui sortait de sa bouche était pleine de sagesses merveilleuses. Je sais qu’il était très pondéré et gardait le silence là où il n’était pas nécessaire de parler et lorsqu’il s’exprimait, alors quelle perspicacité ! Tout au long de sa vie, il fut un homme de principe, courageux et résolu, aspirant aux grands desseins, généreux, plein de bonté, clément, pieux, digne, libre ; un homme très sérieux et sincère. Malgré cela, il était affable et aimable ; il manifestait beaucoup de bonne humeur et de sérénité. Il était sympathique et très plaisant. Mieux encore, il lui arrivait de plaisanter et jouer. De manière générale, son visage était éclairé par un sourire resplendissant d’un cœur sincère… et il était intelligent et doué de sagacité…, doté naturellement d’une grandeur : aucune école ne l’a instruit et aucun enseignant ne l’a éduqué, il n’avait nullement besoin de tout cela… il accomplit son œuvre dans la vie tout seul dans les profondeurs du désert.
Avant que la mission lui soit confiée, il était enclin à la solitude et passait des nuits entières dans la grotte de Hirâ à méditer. Il était bien loin des impudences auxquelles se livrait son peuple, car il n’avait jamais but de vin, ne s’était jamais prosterné devant une idole. Il n’avait jamais juré par une idole et n’avait jamais fait d’offrande à une idole comme le faisait son peuple. Il gardait les moutons de son peuple. Il dit d’ailleurs à ce propos : « Il n’y eut point de Prophète parmi ceux qu’Allah a envoyés qui n’eût fait profession de berger ! Et toi, lui demandèrent ses compagnons ? Et moi aussi, dit le Prophète, j’ai gardé les moutons des Mecquois moyennant un salaire de quelques quirats »[8].
A l’âge de quarante ans, il reçut la révélation du ciel alors qu’il se trouvait en méditation à la Mecque dans la grotte de Hirâ. ‘Aïcha, la mère de Croyants –qu’Allah soit satisfait d’elle- rapporte : « La Révélation débuta chez le Prophète r par de pieuses visions qu’il avait pendant son sommeil. Pas une seule de ces visions ne lui apparut sinon avec une clarté semblable à celle de l’aurore. Ensuite, on lui fit aimer la retraite. Il se retira alors dans la grotte de Hirâ, où il se livra au tahannouts[9], -c'est-à-dire l’adoration-[10] durant un certain nombre de nuits consécutives, sans qu’il revînt chez lui. Aussi se munissait-il de provisions de bouche. Ensuite il revenait vers Khadîdja et prenait les provisions nécessaires pour une nouvelle retraite. Cela dura jusqu'à ce que la Vérité lui fut enfin apportée dans cette grotte de Hirâ.
L’ange vint alors le trouver et lui dit : « Lis ! –Je ne suis point de ceux qui lisent » répondit-il. L’ange me saisit aussitôt, raconta le Prophète r ; il me pressa au point de me faire perdre toute force et me répéta ce mot : « Lis ! –Je ne suis point de ceux qui lisent » répliquai-je encore. Pour la troisième fois, l’ange me saisit et me pressa, puis me lâcha en disant : ( Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis ! Ton Seigneur est le Très Généreux )[11].
En possession de ces versets, le cœur tout palpitant, le Messager d’Allah r rentra chez Khadîdja bintou Khouwaïlid –qu’Allah soit satisfait d’elle- et s’écria : « Enveloppez-moi ! Enveloppez-moi ! » Aussi, on l’enveloppa jusqu'au moment où son effroi fut dissipé. Alors, s’adressant à Khadîdja, il la mit au courant de ce qui s’était passé, puis il ajouta : « Ah ! J’ai cru que j’en mourrais ! –Pas du tout ! répondit Khadîdja. Je jure par Allah ! Jamais Allah ne t’infligera d’affronts ; car tu fais du bien à tes proches parents, tu soutiens les faibles, tu donnes à ceux qui n’ont rien, tu héberges les hôtes et tu secours les victimes des malheurs justes[12] ».
Alors, Khadîdja emmena Muhammad chez Waraqa ibn Nawfal ibn Asad ibn Abdel Ouzza. Cet homme était le cousin paternel de Khadîdja et avait embrassé le christianisme aux temps antéislamiques. Il savait tracer les caractères hébraïques et copiait en hébreu autant de passages de l’Evangile qu’Allah lui permettait de transcrire. A cette époque il était âgé et était devenu aveugle : « Ô mon cousin, lui dit Khadîdja, écoute ce que va te dire le fils de ton frère. –Ô fils de mon frère, répondit Waraqa, de quoi s’agit-il ? » Le Messager d’Allah r lui raconta alors ce qu’il avait vu. Waraqa dit : c’est le Confident[13] qu’Allah a envoyé autrefois à Moïse. Plût à Allah que je fusse jeune en ce moment ! Ah ! Que je voudrais être encore vivant à l’époque où ton peuple te bannira ! –Ils me chasseront donc, s’écria le Prophète r ? –Oui, reprit Waraqa. Jamais un homme n’a apporté ce que tu apportes sans être persécuté ! Si je vis encore ce jour-là, je t’aiderai de toutes mes forces ». Après cela Waraqa ne tarda pas à mourir, et la Révélation fut interrompue »[14].
Cette sourate fut le début de sa prophétie. Puis Allah lui révéla Sa parole suivante : ( Ô, toi (Muhammad) ! Le revêtu d’un manteau ! Lève-toi et avertis. Et de ton Seigneur, célèbre la grandeur. Et tes vêtements, purifie-les. Et de tout péché, écarte-toi )[15].
Cette sourate fut le début de sa mission et de son appel. Il commença à inviter ouvertement son peuple de la Mecque et fit face à leur opposition et leur refus, tout simplement parce que son message leur était étrange et englobait toutes les affaires de leur vie religieuse, politique et socio-économique. Il ne se limitait pas seulement à leur invitation à l’unicité d’Allah, à l’abandon de l’adoration d’autres que lui et à traiter d’insensés leurs esprits et leurs idoles, mais il leur interdisait également ce qui était la source de leurs jouissances, leur richesse, et leur fierté (l’interdiction de l’usure, de la fornication, des jeux de hasard et du vin). Il invitait également à l’équité entre tous les hommes en prônant la piété comme critère de supériorité entre eux. Comment les Qorayshites pouvaient-ils accepter d’être traités au même pied d’égalité que les esclaves alors qu’ils étaient les maîtres des Arabes ! Ils ne se limitèrent pas à refuser son appel, mais ils lui portèrent aussi préjudice par l’insulte, l’injure et l’accusèrent de tous les maux comme le mensonge, la folie et la magie ; or il jouissait plutôt d’une bonne réputation avant le début de sa mission. Ils poussèrent leurs idoles à lui porter physiquement préjudice. Abdullah Ibn Mas’oud t dit : « Pendant que le Messager d’Allah r debout faisait la prière dans la Kaaba et que le groupe des Qurayshites tenait une de ses réunions, l’un des Qurayshites se mit à dire : « Hé ! Voyez donc l’ostentation de cet homme. Quel est celui d’entre vous qui voudra aller à l’abattoir des Banou untel, y prendre des tripailles, du sang, des membranes de fœtus, les apporter ici et ensuite attendre que cet homme se prosterne pour lui mettre le tout sur les épaules ? » Le plus misérable d’entre eux se décida à le faire et, au moment où le Messager d’Allah r se prosterna, il lui déposa ces débris sur les épaules. Comme le Prophète r était prosterné, les Qurayshites se mirent à rire au point qu’ils se cognaient les uns contre les autres. Quelqu'un alla aussitôt prévenir Fatima, qui n’était alors qu’une toute jeune fille. Elle arriva en courant. Le Prophète r ne se releva de sa prosternation qu’au moment où elle le débarrassa de ces immondices. Puis, elle se tourna vers les Qurayshites et les invectiva »[16].
Mounib Al-Azdy t dit : J’ai entendu le Messager pendant la Jahiliyyah dire : « Ô les gens ! Dites : il n’y a de divinité qu’Allah et vous serez bienheureux ». Les uns ont craché sur son visage, d’autres lui ont versé la poussière et d’autres encore l’ont insulté jusqu’au milieu de la journée, alors une jeune fille lui présenta une grande coupe d’eau. Il se lava le visage et les mains et dit : « Ma fille ne crains pour ton père, ni indigence ni avilissement »[17].
Interrogé par Ourwa ibn Az-Zubeir sur la violence la plus grave dont les polythéistes usèrent à l’égard du Prophète r (Abdullah ibn Amr ibn Al Ace) répondit : « Pendant que le Prophète r était dans l’enceinte de la Kaaba, Ouqba ibn Mo’ît s’avança vers lui, lui enroula son vêtement autour du cou et le serra avec une grande violence. Abû Bakr t, survenant alors, pris Ouqba par le bras et l’éloigna en disant : « Allez-vous tuer un homme parce qu’il dit : ( Mon seigneur est Allah » ? Alors qu’il est venu à vous avec les preuves évidentes de la part de votre Seigneur )[18].
Tous ces événements n’ont pas empêché le Messager d’Allah r de poursuivre sa mission. Il présentait son message aux tribus qui venaient au pèlerinage à la Mecque. Un petit nombre d’habitants de Yathrib–aujourd’hui appelé Médine, la Lumineuse- prirent l’engagement de le soutenir et de le protéger s’il venait chez eux. Il envoya avec eux Mous’ab ibn Oumaïr, un de ses compagnons pour leur apprendre les enseignements de l’Islam. Après la persécution et la souffrance qu’il a subies, lui et ses faibles compagnons de la part de son peuple, l’autorisation leur fut donnée d’émigrer à Médine, la Lumineuse où il fut accueilli chaleureusement. Ce fut le point de déclic de son appel et cette ville devint la capitale de l’Etat Islamique. Le Prophète r s’y établit et leur enseigna le Qur'an et les préceptes de la religion. Ils furent influencés par le caractère noble du Messager r et ses attributs sublimes. Ils l’aimaient plus qu’ils ne s’aimaient eux-mêmes. Ils s’empressaient de le servir et sacrifiaient ce qu’ils avaient de plus cher pour sa cause. Ils vécurent dans une société pieuse et spirituelle où le bonheur régnait et où se manifestaient l’amour, la concorde et la fraternité. Le riche et le pauvre, le noble et le roturier, le blanc et le noir, l’arabe et le non arabe devinrent égaux dans cette grande religion où il n’y a de supériorité et de différence entre les gens que par la piété. Une année après son installation à Médine, les affrontements commencèrent entre lui et son peuple qui n’appréciait guère la portée sans cesse croissante de son message. C’est alors que la première bataille de l’Islam eut lieu, à savoir la bataille de Badr entre deux groupes inégaux tant sur le plan du nombre que sur le plan de l’armement : les Musulmans comptaient 314 combattants tandis que les mécréants en avaient 1000. Allah soutint Son Messager et ses compagnons qui sortirent vainqueurs de la bataille. Puis, se succédèrent les batailles entre les musulmans et les mécréants. Huit ans après, le Prophète put apprêter une armée de 10 000 combattants qui se dirigea vers la Mecque et la conquit. Ainsi, il mit en déroute sa tribu et son peuple qui lui avaient causé toutes formes de tort et persécuté ses adeptes au point qu’ils durent abandonner leurs biens, leurs enfants et leur pays. Il obtint une grande victoire sur son peuple et baptisa cette année, l’année de la victoire. Allah I dit à ce propos : ( Lorsque vient le secours d’Allah ainsi que la victoire, et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d’Allah, alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. Car c’est Lui le grand Accueillant au repentir ) [19].
Par la suite, il rassembla les Mecquois et leur dit : « Que pensez-vous que je vais vous faire ? » Ils répondirent : « Du bien, car tu es un frère généreux, fils d’un frère généreux ». Alors le Prophète r reprit : « Allez-y, vous êtes libres ! »[20].
Alors, bon nombre d’entre eux embrassèrent l'Islam. Ensuite le Messager r retourna à Médine. Quelque temps après, il reprit la direction de la Mecque pour le pèlerinage accompagné de 114 000 de ses compagnons. Cet unique pèlerinage qu’il a accompli également connu comme étant le pèlerinage d’adieu.
Le Prophète r mourut à Médine le lundi 12 Rabiou-Thani de l’an 11 de l’Hégire et y fut enterré. Sa mort fut un grand choc pour les musulmans au point que certains n’y ont pas cru. Oumar ibn Al-Khatab par exemple avait alors dit : « Si j’entends quelqu’un dire que Muhammad est mort, je le décapiterai ». Abû Bakr t quant à lui se leva et récita cette parole d’Allah I : ( Muhammad n’est qu’un messager – des messagers avant lui sont passés -. S’il mourait, donc, ou s’il était tué, retourniez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah ; et Allah récompensera bientôt les reconnaissants )
Lorsqu’Oumar t suivit ce verset, il revint aussitôt à des meilleurs sentiments, car il ne transgressait jamais l’ordre d’Allah. Le Prophète r était alors âgé de 63 ans : il vécut 40 ans à la Mecque avant de recevoir la révélation, et passa 13 ans à inviter les mecquois au Tawhid. Ensuite il émigra à Médine où il passa 10 ans pendant lesquels la révélation ne cessa pas jusqu’à ce que le Qur'an lui fut entièrement révélé et que les lois de l’Islam furent parachevées. Dr G. Lebon[21] dit dans son livre La Civilisation des Arabes : « Si on jugeait la grandeur des hommes par l’importance de leurs œuvres, Muhammad serait l’un des plus grands hommes de toute l’histoire. Les savants de l’occident commencent déjà à faire traiter Muhammad avec équité malgré l’extrémisme religieux qui a empêché beaucoup d’historiens de reconnaître son mérite ».
Portrait du Prophète:
Hind ibn Abi Hâlah At-Tamimy qui était habile descripteur des qualités du Prophète, le présente comme suit : Le Messager d’Allah avait un visage somptueusement beau et rond, qui brillait comme la pleine lune. Il n’était ni trop petit, ni trop grand mais un peu au-dessus de la taille moyenne, ayant une tête somptueuse et des cheveux légèrement ondulés qui lorsqu’ils sont démêlés se dispersent, sinon ils ne débordent pas les lobes de ses oreilles lorsqu’ils sont fournis. Sa peau était d’une blancheur éclatante. Il avait un large front ; des sourcils fins, longs, abondants et sans couplage entre eux, laissant couler la sueur en cas de colère ; un nez aquilin et bien fait surmonté d’une lumière qui fait croire à l’observateur qu’il s’agit d’une montagne haute ; une barbe épaisse ; des joues rebondies et luisantes ; une large bouche ; des dents belles et espacées ; des poils fins à la poitrine. Son cou était aussi beau que celui d’une poupée faite d’argent pur. Il avait un physique équilibré, ferme et cohérent ; le ventre et la poitrine en harmonie ; une large poitrine et de larges épaules, de grosses vertèbres, les poils formaient une ligne du haut de sa poitrine à son nombril. Ses pectoraux et son ventre étaient glabres. Ses bras, ses épaules et le haut de la poitrine étaient velus. Il avait de longs avant-bras, de larges paumes de main, de longs doigts, des mains et des pieds épais avec des extrémités fluides, les talons rarement en contact avec le sol lorsqu’il se déplaçait, des pieds lisses qui laissaient couler de l’eau. Il marchait de manière aisée et humble avec de larges pas. En marchant, il restait dressé comme s’il était sur une pente et, en se retournant, il le faisait de tout son corps. Il avait le regard chaste, les yeux plus fixés au sol qu’au ciel, la plupart de ses regards étant l’observation. Il conduisait ses compagnons et était le premier à saluer lorsqu’il rencontrait quelqu'un. J’ai dit : décris-moi sa manière de parler. Il dit : Le Messager d’Allah était constamment préoccupé et méditatif, sans répit, il ne parlait pas sans besoin et était plutôt taciturne. Il débutait et clôturait son propos par le coin de la bouche. Il était concis et sage, juste sans futilités ni lacune dans ses prises de parole. D’un abord facile, il n’était ni rude ni ignoble. Il avait de la considération pour tout bienfait, aussi petit soit-il. Il ne critiquait pas un goût ni ne faisait son éloge. Il ne se fâchait pas pour vie d’ici-bas et ni ne se mettait en colère pour elle. Il ne se fâchait ni ne se vengeait pour des raisons personnelles. Quand il pointait quelque chose, il le faisait avec toute sa main. Quand il était étonné, il la retournait et quand il parlait il la tenait en frappant la paume de sa main droite avec l’intérieur du pouce gauche. Quand il était en colère, il pardonnait et mettait en garde. Il baissait les yeux et ne riait presque jamais à gorge déployée quand il était content. Il se contentait tout simplement du sourire laissant apparaître des dents blanches. J’avais caché cela pendant un certain temps à Al-Hussain avant de décider de lui en parler. Je m’étais rendu compte qu’il était aussi bien renseigné que moi à ce sujet. Il avait interrogé son père sur l’attitude du Messager d’Allah r chez lui et la manière dont il occupait son temps ainsi que sur son apparence physique ; bref il voulait tout savoir sur le Messager r. Hassan dit : Lorsque j’ai interrogé mon père au sujet de la répartition du temps du Messager d’Allah r il a répondu : Il lui était permis de consacrer un temps pour lui personnellement. Quand il retournait chez lui, il divisait son temps en trois parties : une partie pour Allah, une partie pour sa famille et une partie pour lui-même, puis il divisait la partie qui lui revenait entre lui-même, les gens et leurs élites et ne ménageait aucun effort pour eux. Il avait pour habitude de privilégier les gens qui avaient un grand mérite en religion dans le partage de la partie consacrée à sa communauté. Il y avait parmi eux des gens ayant un besoin, d’autres en avaient deux, voire plus encore. Il s’occupait alors de ce qui était dans leur intérêt et celui de la communauté et les informait de la conduite à tenir. Il demandait aux présents d’en informer les absents et s’enquerrait également des problèmes de ces derniers. Il leur assurait qu’au Jour de la Résurrection, Allah raffermira les pas de celui qui transmet au sultan le besoin de celui qui ne peut pas l’atteindre. Il dit : je l’ai interrogé au sujet de sa langue et il m’a répondu : Le Messager d’Allah r retenait sa langue sauf sur ce qui les concernait, les rapprochait et ne les divisait pas –ou n’inspirait pas d’aversion, aurait-il dit. Il honorait le noble de chaque peuple et lui reconnaissait son rang. Il appelait les gens à la prudence et leur demandait d’affûter leurs armes, sans toutefois priver quiconque de sa bonne humeur ni de son bon comportement. Il prenait des nouvelles de ses compagnons et demandait aux gens leurs préoccupations. Il appréciait et encourageait le bien, dépréciait et dénigrait le mal. Pondéré, il n’était pas inattentif de peur qu’ils soient négligents et se détournent du droit chemin [...] Il ne déviait pas de la vérité et n’autorisait point cela aux gens autour de lui. Pour lui, les meilleurs et les plus préférés parmi eux étaient ceux dont les conseils étaient plus utiles. Les plus grands auprès de lui étaient ceux qui apportaient plus de réconfort et de soutien. Je l’ai interrogé au sujet de sa manière de s’asseoir et il a dit : Le Messager d’Allah r ne s’asseyait et ne se levait qu’en évoquant Allah. Il ne s’asseyait pas à certains endroits et a interdit de s’y asseoir. Quand il se rendait chez des gens, il s’asseyait à la suite de l’assemblée et prescrivit cela. Il accordait la même attention à tous les gens assis en sa compagnie au point que chacun se croyait le plus honoré. Lorsqu’une personne s’asseyait avec lui ou lui soumettait un besoin digne d’attention, il se montrait concerné et évitait de la frustrer. Quiconque lui demandait quelque chose repartait satisfait ou tout au moins recevait une bonne parole. Il était si détendu et bon à point avec les gens qu’il était devenu pour eux un père. Il les mettait tous au même pied d’égalité en matière de justice. Son assemblée était une assemblée d’indulgence, de pudeur, de patience et de probité où l’on n’élevait pas la voix, ne décrivait pas les femmes[22] et ne divulguait pas les bévues. Tous y étaient égaux et n’avaient de mérite les uns sur les autres que par la piété. Ils étaient humbles, respectaient l’homme âgé et éprouvaient de la compassion pour le jeune enfant. Ils donnaient la préférence au nécessiteux et protégeaient l’étranger. J’ai dit : comment se comportait-il vis-à-vis des gens qui lui tenaient compagnie ? Il répondit : Le Messager d’Allah r était constamment de bonne humeur. Il avait un caractère facile et était d’un abord facile. Il n’était ni brutal, ni rude, ni criard, ni dévergondé, ni médisant, ni laudatif. Il se détournait de ce qu’il n’aimait pas, mais évitait de le dénigrer. Il se refusait volontiers la dispute et l’abondance et se retenait face à ce qui ne le regarde pas. Il se refusait volontiers trois choses : Il ne blâmait personne, ni ne la raillait, ni ne cherchait ses défauts. Il ne parlait que de ce dont il espère la récompense. Quand il s’exprimait, son auditoire était tellement attentif et ils gardaient la tête baissée comme si des oiseaux y étaient posés. Quand il se taisait, ils prenaient la parole sans toutefois se disputer auprès de lui. Quand l’un d’eux parlait, ils l’écoutaient jusqu’à ce qu’il termine sa parole. Ce qui les amusait l’amusait aussi, pareil pour ce qui les étonnait. Il supportait patiemment la question de l’étranger venu d’une contrée lointaine au point que ses compagnons les attiraient. Il disait : Lorsque vous voyez quelqu'un chercher quelque chose, orientez-le. Il n’acceptait que des éloges mérités. Il ne coupait la parole à personne jusqu'à ce qu’il transgresse, alors il l’arrêtait par une interdiction ou en se levant. J’ai dit : comment était le silence du Messager d’Allah ? Il répondit : le silence du Messager d’Allah r était de quatre ordres : la magnanimité, la réserve, la déférence et la méditation. Quant à sa déférence, elle se manifestait dans l’égalité de regard et d’écoute des gens. Quant à sa pensée – ou sa méditation – elle portait sur ce qui était éternel et ce qui était appelé à disparaître. Sa magnanimité se trouvait dans sa patience. Rien ne le fâchait ni ne l’effrayait. Il était doté de la réserve dans quatre choses : il prenait la meilleure chose pour servir de modèle, il laissait la mauvaise pour l’interdire, l’effort de réflexion pour le bien de sa Communauté, l’engagement dans ce qui les rassemble dans la vie présente et l’au-delà[23].
La moralité et les
attributs du Prophète
1 – La raison : La raison du Prophète r avait atteint un niveau d’excellence à nul autre pareil. Selon le juge Iyâd : « La grandeur (de son esprit) et ce qui en résulte sont manifestes pour quiconque étudie sa façon d’être et son rythme de vie ; pour quiconque examine ses paroles substantielles, son bon comportement et les merveilles de sa biographie ainsi que les sagesses de sa parole, sa connaissance de la Thora, de l’Evangile et des Livres célestes, du jugement des sages, de l’histoire des peuples d’autrefois ; pour quiconque étudie son utilisation des paraboles, sa maîtrise des politiques des hommes, de leurs législations, des comportements internes et des bonnes mœurs... Sa parole est un modèle et ses indications sont un argument en matière d’adoration, de médecine, des mathématiques, de succession, de la généalogie, etc.… et tout cela sans apprentissage ni étude, ni lecture des livres antérieurs, ni fréquentation de leurs savants. Il s’agit d’un Prophète illettré qui n’avait aucune connaissance dans ces domaines jusqu’à ce qu’Allah illumine son cœur, élucide sa voie, lui prodigue des enseignements et lui fait lire. Ses connaissances de tout ce qu’Allah lui a enseigné et montré au sujet des sciences du passé, du présent, et du futur, des merveilles de Sa puissance et de la grandeur de Sa royauté étaient proportionnelles à sa raison[24].
2 – L’endurance dans l’espoir de la récompense divine : Le Prophète r était le chef des endurants, il a subi toutes les exactions à cause de sa mission mais il a patiemment enduré dans l’espoir de la récompense d’Allah. Abdullah Ibn Mas’oud t dit : « Il me semble encore voir le Messager d’Allah r racontant qu’un Prophète avait été frappé par son peuple. Comme le sang coulait, ce Prophète essuya le sang qui coulait sur son visage et dit : « Ô Allah, pardonne à mon peuple parce qu’il ne sait pas »[25].
D’après Djoundoub ibn Soufiâne, à une bataille, l’Envoyé d’Allah ayant été frappé, son doigt saigna. Il dit alors :
« Es-tu donc autre chose qu’un doigt en sang
Et ce qui t’a atteint c’est dans le sentier d’Allah»[26].
3 – La sincérité : Le Prophète r était sincère dans toutes ses affaires comme Allah le lui a commandé. Allah le Très Haut dit : ( Dis : «En vérité, ma Salât, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l’Univers. A lui nul associé ! Et voilà ce qu’il m’a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre)[27].
4 – Caractère et comportement modèles : Interrogée sur son comportement, sa femme Aïcha dit : «Son comportement fut le Qur'an». Cela signifie que le Prophète observait l’ordre du Qur'an, s’abstenait de son interdiction, mettait en pratique ses prescriptions. Il se caractérisait par les vertus du Qur’an, abandonnait ce qu’il interdit comme turpitudes apparentes et cachées. Il n’y a rien d’étonnant à cela, car il dit lui-même : «Allah m’a envoyé pour parachever les bons caractères et les bonnes œuvres»[28].
Allah I l’a décrit en ces termes : ( Et tu es certes, d’une moralité éminente)[29].
Anas ibn Malik t qui a servi le Messager pendant dix ans, de nuit comme de jour, en sédentaire ou voyageur et l’a parfaitement connu au cours de ces années dit : «Le Messager d’Allah r était le meilleur des hommes en caractères»[30].
Il dit aussi : «Le Prophète r ne faisait habituellement usage ni de l’injure, ni de mots inconvenants, ni de malédictions. Et quand il voulait adresser un reproche à l’un de nous, il lui disait : « Qu’a-t-il donc ? Que son front soit plein de terre !»[31].
5 – La politesse : D’après Sahl ibn Saad, le Messager d’Allah r, à qui on avait apporté à boire, alors qu’il avait à sa droite un jeune homme et à sa gauche des hommes âgés, but et dit au jeune homme : « M’autorises-tu à passer d’abord le breuvage à ces gens-ci ? Non, par Allah ! Ô Envoyé d’Allah, s’écria le jeune homme, je ne céderai mon tour après toi à personne ». Alors l’Envoyé d’Allah r lui remit vivement la coupe entre les mains »[32].
6 – L’amour de la conciliation : Sahl ibn Saad t rapporte que les gens de Qubâ se battirent et en venir à se jeter des pierres. Informé de cela, l’Envoyé d’Allah r dit : « Allons mettre la paix parmi eux ! »[33].
7 – Le fait d’ordonner le bien et d’interdire le blâmable : Abdullah ibn Abbas t rapporte que le Messager d’Allah r ayant vu une bague en or sur la main d’un homme l’enleva, la jeta et dit : « L’un de vous recourt à un charbon de feu et le porte sur sa main ». On suggéra à l’homme après le départ du Messager d’Allah r : Prends ta bague pour en tirer quelque profit. L’homme dit : « Non par Allah, je ne la prendrai jamais alors que le Messager d’Allah l’a jetée »[34].
8 – L’amour de la purification : Muhâjir ibn Qunfidz t rapporte qu’il vint trouver le Prophète r pendant qu’il urinait et lui adressa le salut (salam). Il ne répondit pas jusqu'à ce qu’il fit les ablutions et s’excusa auprès de lui : « J’ai détesté évoquer le nom d’Allah sans être en état de pureté…»[35].
9 – Le contrôle de la langue : Abdullah ibn Awfy t rapporte : Le Messager d’Allah r évoquait Allah abondamment, s’adonnait moins aux futilités, priait longuement, faisait des sermons courts et ne dédaignait pas de marcher avec la veuve ou le nécessiteux pour satisfaire leurs besoins »[36].
10- L’abondance de l’adoration : Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- rapporte : Le Messager d’Allah r restait si longtemps debout dans les prières de nuit que ses pieds se crevassaient. Elle lui dit : Pourquoi fais-tu cela Ô Messager d’Allah r alors qu’Allah a pardonné tes péchés passés et à venir ? Ne puis-je donc pas être –avait-il répondu- un adorateur reconnaissant ? »[37].
11 – L’indulgence et la gentillesse : D’après Abû Houreira t, At-Toufail ibn Amr le Daoussite s’en vint trouver le Prophète r lui et ses compagnons. Ils lui dirent : « Messager d’Allah, la tribu de Daous s’est montrée rebelle et a refusé d’entendre la vérité ; invoque contre elle la colère divine ! » On dit alors : « La tribu de Daous est perdue ». Mais l’Envoyé d’Allah dit : « Ô Allah ! Conduis les Daoussites dans la bonne voie et amène-les à l'Islam »[38].
12- La dignité : Al Barâ ibn Azib a dit : « Le Prophète r était trapu ; il avait les épaules larges ; ses cheveux atteignaient le lobe de ses oreilles. Je l’ai vu portant une tunique rouge et jamais je n’ai rien vu d’aussi beau »[39].
13- L’ascétisme dans la vie présente : Abdullah ibn Mas’oud t rapporte : « Le Prophète r dormit sur une natte et se leva tandis que cette dernière avait laissé des traces sur son flanc, nous dîmes : « Envoyé d’Allah, ne pourrions nous pas t’offrir un matelas ? Il répondit : « Qu’est-ce que j’ai à faire avec la vie présente, je suis dans cette vie comme un cavalier qui s’est abrité sous un arbre puis s’en est allé et l’a laissé »[40].
14- L’altruisme : Sahl ibn Saad t a dit : « Une femme apporta une borda. (Savez-vous, dit-il, ce que c’est qu’une borda ? – Oui, lui répondit-on, c’est une pièce d’étoffe avec une bordure tissée.) S’adressant alors au Prophète r, la femme dit : « Ô Envoyé d’Allah, j’ai tissé cette borda de mes mains pour qu’elle te servît de vêtement. » Le Prophète r prit ce manteau parce qu’il en avait grand besoin. Il vint alors nous trouver enveloppé de cette borda. Un des hommes qui se trouvaient là dit : « Ô Envoyé d’Allah, donne-moi ce vêtement. – Bien répondit-il. » Le Prophète r après avoir terminé la séance se retira et, ayant plié la borda, il l’envoya à cet homme. « Ce n’est pas bien ce que tu as fait là, lui dit-on. Tu as demandé ce vêtement sachant parfaitement que le Prophète r ne refusait jamais à qui lui demandait. –Par Allah, s’écria l’homme, je ne lui ai demandé ce vêtement que pour qu’il me servît de linceul le jour de ma mort. » En effet, ajoute Sahl, ce manteau lui servit de linceul[41].
15- La force de la foi et de la confiance en Allah : Abû Bakr As-Siddiq t a dit : « Je vis les pieds des polythéistes au dessus de nos têtes pendant que nous étions dans la grotte et dis alors : Ô Messager d’Allah, si l’un d’eux regardait ses pieds, il nous observerait sous ses pieds. Ô Abû Bakr, que penses-tu de deux (personnes) dont Allah est le troisième ? »[42].
16- La tendresse et la compassion : Abû Qatada a dit : « Le Prophète r vint vers nous portant sur son épaule Omâma bint Abû-l-As. Il fit la prière et chaque fois qu’il s’inclinait, il déposait l’enfant à terre et la reprenait chaque fois qu’il se relevait »[43].
17- La facilitation : Anas ibn Malik t rapporte que le Messager d’Allah r a dit : « J’entame la prière et je désire la faire longuement. Mais si j’entends un enfant pleurer, j’accélère ma prière parce que je sais combien une mère souffre quand elle entend pleurer son enfant »[44].
18- La crainte d’Allah et la dévotion : D’après Abû Houreira t, le Prophète r a dit : « En revenant chez moi, je trouvai une datte qui était tombée sur mon lit. Je l’enlevai pour la manger, puis, craignant qu’elle ne fît partie de la zakat[45], je la rejetai »[46].
19- Les dépenses dans le sentier d’Allah : Anas ibn Malik t rapporte : On n’a jamais demandé quelque chose au nom de l'Islam au Messager d’Allah r sans qu’il ne la donne. Il dit : Un homme vint et il lui donna des moutons entre deux montagnes. Ce dernier revint vers son peuple et dit : Ô mon peuple, embrassez l'Islam, car Muhammad donne sans craindre la pauvreté »[47].
20- L’amour de l’entraide : Aicha –qu’Allah soit satisfait d’elle- répondit lorsqu’on lui demanda à quoi s’occupait le Prophète r dans sa demeure : « Il rendait des services domestiques à sa famille et dès que venait l’heure de la prière, il sortait pour aller l’accomplir »[48].
Al Barâ a dit : « Au jour [de la bataille] du Fossé, je vis l’Envoyé d’Allah r transporter tant de terre que l’abondante masse de poils qui recouvrait sa poitrine disparut sous la poussière. Il chantait à voix très haute le radjaz d’Abdullah ibn Rawâha et disait :
Ô Allah ! Sans Toi nous ne serions pas dans la bonne voie ;
Nous ne ferions ni l’aumône, ni la prière ;
Fais descendre sur nous la sérénité ;
Et affermis nos pas dans les rencontres dangereuses ;
Les ennemis nous ont accablés d’injustice ;
Et, lorsqu’ils ont voulu nous éprouver, nous les avons repoussés »[49].
21- La sincérité : Son épouse Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- dit de lui : Il n’y avait pas un comportement plus détesté par le Messager d’Allah r que le mensonge. Lorsqu’un homme mentait auprès du Messager d’Allah r, il n’oubliait pas cela jusqu'à ce qu’il se repente »[50].
Ses ennemis ont témoigné de sa sincérité. Abû Jahl par exemple qui était un des plus grands ennemis du Messager d’Allah r lui dit un jour : « Ô Muhammad, je ne dis pas que tu es menteur, cependant je renie ce que tu as apporté et ce à quoi tu appelles les gens. Allah I révéla Sa parole suivante : ( Nous savons qu’en vérité ce qu’ils disent te chagrine. Or, vraiment ils ne croient pas que tu es menteur, mais ce sont les versets (le Qur’an) d’Allah, que les injustes renient )[51].
22- Le respect des interdits d’Allah : Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- a dit : « Quand on donnait à l’Envoyé d’Allah r de choisir entre deux choses, il choisissait la plus facile, pourvu qu’il n’en résultât pas quelque péché. Si elle devait entraîner au péché, il était le plus ardent des hommes à s’en éloigner. Jamais l’Envoyé d’Allah r ne se vengea d’une injure personnelle. Mais chaque fois que la majesté d’Allah était offensée, il en tirait vengeance au nom d’Allah »[52].
23- La sérénité du visage : Abdullah ibn Al Harith a dit : « Je n’ai vu personne plus souriant que le Messager d’Allah r »[53].
24- La loyauté et la fidélité : La loyauté du Prophète r était unique en son genre. Ces gens de la Mecque qui lui ont voué l’inimitié lorsqu’il a proclamé son message et l’ont persécuté avec ses adeptes, laissaient auprès de lui, malgré tout, leurs dépôts et consignations. Cette loyauté a atteint son paroxysme lorsqu’ils ont persécuté le Prophète r l’amenant à émigrer vers Médine après les exactions qu’il a subies de la part de ses concitoyens. Le Messager d’Allah r chargea son neveu Ali ibn Abi Tâlib t de remettre les dépôts et consignations qu’il y avait en sa possession à leurs propriétaires et lui fit retarder son émigration de trois jours.
Parmi les exemples de fidélité du Messager d’Allah r à ses promesses et engagements, figure le respect de la clause de la pacification d’Al Houdeibiya entre le Messager r et les Quraychites qui stipulait que celui des Quraychites qui viendrait trouver Muhammad r devait être remis aux siens, mais celui des musulmans qui irait retrouver ces derniers ne devait pas être remis à Muhammad. Lorsque le Messager d’Allah r arriva à Médine, un homme appelé Abû Jandal ibn Souhail ibn Amr réussit à s’évader de sa prison à la Mecque et vint à Médine. Les polythéistes envoyèrent une délégation auprès du Prophète r pour le récupérer. Ils dirent : (Souviens-toi de) l’engagement que tu nous as donné ! Le Messager d’Allah r dit à Abû Jandal : « Abû Jandal, sois patient et espère la récompense d’Allah, Allah te donnera ainsi qu’aux faibles qui sont avec toi une délivrance et une issue. Nous avons signé la pacification avec ces gens et il y a eu un engagement entre nous et eux, or nous ne trahissons pas d’engagement »[54].
25- Le courage et le manque d’hésitation : Ali t a dit : « Je me suis vu le jour [de la bataille] de Badr alors que nous nous réfugiions auprès du Prophète r. De nous tous il était le plus proche de l’ennemi et il était alors l’homme le plus fort »[55].
Quant à son courage en dehors des guerres, Anas ibn Malik t dit de lui : « Le Prophète r était le plus beau des hommes, et le plus courageux. Une nuit, il y eut panique à Médine, et les habitants sortirent dans la direction du bruit. Le Prophète r après avoir tiré la nouvelle au clair, les rencontra en chemin. Il montait à poil un cheval appartenant à Abû Talha, et portait un sabre suspendu à son cou ; il répétait : « N’ayez pas peur, n’ayez pas peur ». Puis il dit : « Nous avons trouvé que ce cheval était une mer, ou encore ce cheval est une mer »[56]. Les habitants de Médine sortent paniqués à l’écoute du bruit pour s’enquérir de ce qui s’est passé et le Messager les rencontre, seul, venant de la direction du bruit, leur panique se calme, sur un cheval à poil, et cela parce que la situation nécessite la rapidité, son sabre suspendu à son cou, parce qu’il pourrait être nécessaire. Il les a informés que le cheval qui est avec lui était une mer, c'est-à-dire rapide. Le Prophète r n’attendit donc pas la sortie des gens pour l’accompagner afin qu’il découvre ce qui se passe comme l’on fait dans ce genre de situations.
Et pendant la bataille d’Ohod, le Prophète r consulta ses Compagnons et ces derniers lui conseillèrent le combat hors de la ville. Le Prophète r était d’un autre avis, mais il adopta leur avis. Cependant, les Compagnons regrettèrent cela parce que le Prophète r désirait autre chose. Les Auxiliaires [Ansar] dirent : Nous avons repoussé l’avis du Messager d’Allah r alors, ils vinrent et dirent : Ô Prophète d’Allah, fais alors ce que tu as choisi. Il dit : « Il n’appartient pas à un Prophète lorsqu’il a porté sa cuirasse, de l’enlever avant d’avoir combattu » [57].
26- La générosité et la bonté : Ibn Abbas t rapporte que nul n’était aussi généreux que le Messager d’Allah r et que cette générosité se manifestait davantage durant le mois de ramadan, à la suite de ses entrevues avec Gabriel [Jibril] qui venait chaque nuit lui enseigner le Qur'an. A ce moment là, l’Envoyé d’Allah r était plus généreux que le vent qui amène la pluie »[58].
Et Abû Dzar t dit : « Je marchais avec le Prophète r dans la harra de Médine et nous faisions face au mont Ohod. « Hé ! Abou-Dzar, dit le Prophète r. –A vos ordres, Ô Envoyé d’Allah, lui répondis-je. –Combien, reprit-il, je serai heureux d’avoir une masse d’or aussi considérable que ce Ohod. Dès la troisième journée je n’aurais pour moi qu’un dinar moins quelque chose que je réserverais pour une dette, car je n’aurais cessé de faire aux adorateurs d’Allah au sujet de cet or comme ceci, comme ceci, comme ceci, en donnant à droite, à gauche et derrière moi »[59].
Jabir t disait : « Jamais, quand on lui demanda quelque chose, le Prophète r ne répondit une seule fois : « Non » »[60].
27- La pudeur : Abû Saïd Al Khoudry t disait : « Le Prophète r avait plus de pudeur qu’une jeune fille vierge. Quand il voyait quelque chose qu’il reprouvait, nous nous en apercevions à son visage »[61].
28- La modestie : Le Prophète r était parmi les gens les plus modestes. Il était tellement modeste que celui qui entrait dans la mosquée ne le reconnaissait pas parmi ses Compagnons. Anas ibn Malik t a dit : « Nous étions assis dans la mosquée avec le Prophète r, quand un homme entra, monté sur un chameau. Il fit agenouiller l’animal dans la cour de la mosquée ; il l’entrava, puis s’adressant à notre groupe : « Qui de vous est Muhammad ? » dit-il. Or le Prophète était accroupi parmi nous. « C’est cet homme au visage blanc et qui est accroupi », répondîmes-nous… »[62]. Cela parce qu’il n’était pas différent de ses Compagnons et de l’assistance.
Le Prophète r ne se montrait pas hautain et n’avait pas d’orgueil à aller avec le pauvre, le faible ou le besogneux résoudre leurs problèmes. Anas t rapporte qu’une femme parmi les gens de Médine qui avait quelque problème mental dit : « Ô Messager d’Allah ; j’ai un besoin auprès de toi. Il répondit : Ô mère d’untel, regarde n’importe quelle rue tu voudras pour que j’aille résoudre ton problème. « Il s’isola avec elle dans une rue jusqu'à résoudre son problème »[63].
29- La compassion et la pitié : Abû Mas’oud Al Ansâry t rapporte qu’un homme dit : « Par Allah ! Ô Messager d’Allah, je vais sûrement m’abstenir de la prière du matin à cause d’untel qui la fait durer trop longtemps ». Jamais, dans aucune de ses admonitions, je n’ai vu l’Envoyé d’Allah se mettre dans une aussi violente colère que ce jour-là. « Alors, s’écria-t-il, il en est donc parmi vous qui veulent faire fuir les fidèles ! Quel que soit celui d’entre vous qui dirigera la prière des fidèles, qu’il la fasse courte ; car, parmi les fidèles, il y a de faibles, d’âgés ou ayant affaire »[64].
Oussama ibn Zaïd t a dit : « Nous étions chez le Prophète r lorsque quelqu'un vint, de la part de l’une de ses filles, le prier de se rendre auprès du fils de celle-ci, qui était mourant. S’adressant au messager, le Prophète r lui dit : « Retourne vers ma fille et annonce-lui que tout ce qu’Allah prend ou donne Lui appartient, qu’Il a fixé un terme pour chaque chose et invite-la à se résigner et à compter sur Allah ».
La fille du Prophète r renvoya le messager en suppliant son père de venir. Aussitôt le Prophète r se leva et se rendit chez elle accompagné de Saad ibn Obâda et de Mouadz ibn Jabal. Quand il arriva on lui remit l’enfant dont la respiration faisait entendre le bruit d’une outre desséchée. Comme les yeux du Prophète r débordaient de larmes, Saad lui dit : « Ô Envoyé d’Allah, que signifie ces larmes ? –C’est, répondit-il, le signe de la compassion qu’Allah a placée dans le cœur de l’homme. Allah n’est compatissant qu’envers ceux de ses adorateurs qui sont eux-mêmes compatissants »[65].
30- La patience et le pardon : Anas ibn Malik t a dit : « Je marchais en compagnie du Prophète r. Il était vêtu d’un manteau nedjrânite, au bord épais. Un bédouin l’ayant approché le tira si fortement, que je pus voir, sous la violence de la pression, le bord du manteau imprimer sa marque en haut de l’épaule du Prophète r : « Ordonne qu’on me donne quelque chose du bien d’Allah dont tu disposes, lui dit le bédouin ». Le Prophète r se tournant vers lui, se mit à rire ; puis il ordonna qu’on lui donnât quelque chose »[66].
Parmi les exemples de sa patience, il y a le hadith de Zaïd ibn Sa’na –qui est un érudit juif- qui avait accordé au Prophète r un prêt dont il avait besoin pour résoudre le problème de certains dont les cœurs étaient à gagner (à l’Islam). Zaïd a dit : Lorsqu’il restait deux ou trois jours du terme fixé pour le remboursement, le Prophète r sortit pour la prière funèbre d’un homme parmi les Auxiliaires (Ansar) en compagnie d’Abû Bakr, Oumar, Ousmane et quelques uns de ses Compagnons. Lorsqu’il eut accompli la prière funèbre, il s’approcha d’un mur et s’y assit, puis j’arrêtai son vêtement, le regardai d’un air rude et lui dit : Muhammad, ne me rends-tu pas mon droit ? Par Allah, je ne vous connais pas, fils d’Abdul Muttalib, comme étant des gens qui lèsent les droits d’autrui. Je les ai fréquentés au point de les connaître ! Il dit : Et je regardai Oumar ibn Al Khattab et vis ses deux yeux tournoyer dans son visage comme une sphère puis il me lorgna et dit : Ennemi d’Allah, dis-tu au Messager d’Allah r ce que je suis en train d’entendre et lui fais-tu ce que je suis en train de voir ? Par Celui qui l’a envoyé avec la vérité, n’eut été ce dont je crains la perte, j’aurai tranché ton cou avec mon sabre-ci. Pendant ce temps, le Messager d’Allah r regardait Oumar dans le calme et le sérieux puis il dit : « En vérité, nous avions plus besoin d’autre chose que d’une telle réaction de ta part ô Oumar, [nous avions besoin] que tu ordonnes à chacun de nous de respecter son engagement vis-à-vis de l’autre. Oumar, vas-y avec lui, rembourse lui son dû et ajoute lui en plus vingt Sa’a en compensation de la frayeur que tu as suscitée chez lui ». Zaïd dit : Oumar m’amena, me remboursa mon dû et me donna en plus vingt Sa’a de dattes sèches. Je dis : Quel est cet ajout ? Il répondit : Le Messager d’Allah r me l’a ordonné en compensation de la frayeur que j’ai suscitée chez toi. Je dis : Oumar, me connais-tu ? –Non, dit-il, qui es-tu ? Je dis : Je suis Zaïd ibn Sa’na. – L’érudit ? demanda-t-il. –Oui, l’érudit répondis-je. –Qu’est-ce qui t’a donc poussé à dire au Messager ce que tu as dit et à lui faire ce que tu as fait ? Je lui dis : Ô Oumar, j’ai reconnu tous les signes de la prophétie sur le visage du Messager d’Allah r lorsque je l’ai observé, sauf deux signes que je n’ai pas testés chez lui, sa patience supplante sa stupidité et la stupidité dirigée contre lui n’augmente que sa patience. J’ai testé ces deux signes et je te prends à témoin, ô Oumar que j’agrée Allah comme Seigneur, l'Islam comme religion et Muhammad r comme Prophète. Je te prends également à témoin que la moitié de ma richesse –je suis le plus riche parmi eux- est une aumône destinée à la communauté de Muhammad r. Oumar t dit : Ou destinée à une partie d’entre eux, car tu ne peux pas les satisfaire tous. Je dis : Ou à une partie d’entre eux. Oumar t et Zaïd rentrèrent trouver le Messager d’Allah r et Zaïd dit : Je témoigne qu’il n’y a point de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah et que Muhammad est Son serviteur et Messager r. Il crut en lui, accepta sa mission et participa à plusieurs expéditions en compagnie du Prophète r. Ensuite, il mourut au cours de la bataille de Tabouk en plein combat –qu'Allah lui accorde la miséricorde[67].
Le plus grand exemple du pardon du Prophète r est sans doute le fait que lorsqu’il entra victorieux à la Mecque et qu’on lui rassembla les gens de la Mecque parmi ceux qui lui avaient fait subir diverses sortes de préjudices et avaient causé son exil de son pays, il leur dit lorsqu’ils se rassemblèrent dans la Mosquée : « Qu’attendez-vous que je fasse de vous ? » Ils répondirent : meilleur frère généreux et fils d’un frère généreux. Il dit : « Partez, vous êtes libres »[68].
31- La patience : Le Prophète r fut un modèle de la patience. Avant le début de sa mission, il était patient face aux œuvres que faisait son peuple et à l’adoration des idoles à laquelle ce dernier s’adonnait. Après la proclamation de son message, il était patient espérant la récompense d’Allah face aux différents préjudices que lui infligeait son peuple à la Mecque premièrement, ensuite avec les hypocrites à Médine. Il était également un modèle de la patience lorsqu’il perdait des êtres qui lui étaient chers. Son épouse Khadîdja était morte de même que tous ses enfants, hormis Fatima, de son vivant. Son oncle Al Abbas était également mort. Dans toutes ces situations, il était patient espérant la récompense d’Allah. Anas ibn Malik t a dit : « Nous entrâmes avec l’Envoyé d’Allah r chez Abû Saïf, le forgeron, père nourricier d’Ibrahim. Le Messager d’Allah r prit Ibrahim, l’embrassa et le flaira. Plus tard nous entrâmes encore chez Abû Saïf au moment où Ibrahim rendait le dernier soupir. Les yeux du Prophète r se mirent à répandre des larmes, et comme Abdu Rahman ibn Awf lui disait : « Toi aussi, ô Envoyé d’Allah ! » Il répondit : « Ô Ibn Awf, c’est un effet de la compassion ». Puis, ses larmes se remettant à couler, il ajouta : « Les yeux pleurent et le cœur est triste ; mais nous ne disons rien qui ne puisse être agréable au Seigneur. Ô Ibrahim, nous sommes affligés d’être séparés de toi »[69].
32- La justice et l’équité : Le Prophète r était équitable dans toutes les affaires de sa vie, équitable dans la pratique de la législation d’Allah. Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- rapporte que les Quraychites eurent un jour à traiter le cas d’une femme Makhzoumite[70] qui avait commis un vol : « Nul, dirent-ils, ne saurait en parler à l’Envoyé d’Allah r et avoir de l’influence sur lui si ce n’est Oussama t, l’ami de l’Envoyé d’Allah r. Oussama t parla en faveur de cette femme à l’Envoyé d’Allah qui lui répondit : « Comment peux-tu intercéder quant il s’agit d’une des pénalités édictées par Allah ? » Puis, se levant, il fit le sermon suivant : «Ô hommes, ce qui a égaré ceux qui vous ont précédés, c’est qu’ils laissaient impuni le puissant qui volait, tandis que si le voleur était un misérable, ils lui appliquaient la peine criminelle. Je jure par Allah, si Fatima, la fille de Muhammad, volait, je lui ferais couper la main »[71].
Le Prophète r était équitable même quand il s’agissait du talion contre lui-même. Il est rapporté que Asyad ibn Khoudair t était un homme vertueux, enjoué et avenant. Alors qu’il se trouvait (un jour) chez l’Envoyé d’Allah r en train de s’adresser au gens et de leur faire rire, le Messager d’Allah r le chatouilla dans la hanche. Alors, il dit : Tu m’as fait mal. Le Prophète r dit : « Prends ta revanche » Il répondit : Ô Messager d’Allah, tu portes une tunique alors que je n’en portais pas. Il dit : Le Messager d’Allah r souleva sa tunique et il l'étreignit, puis se mit à embrasser son flanc et dit : Puissent mon père et ma mère te servir de rançon, ô Messager d’Allah ; c’est ceci que j’ai voulu »[72].
33- La crainte d’Allah : Le Messager d’Allah r était du nombre des gens qui craignaient le plus Allah et parmi ceux qui avaient le plus peur d’Allah. Abdullah ibn Mas’oud rapporte que le Prophète r lui dit : « Récite-moi du Qur'an. –Te réciter du Qur'an ? lui répondis-je alors que c’est à toi, ô Envoyé d’Allah qu’il a été révélé. – C’est vrai » reprit-il. Je récitai la sourate « Les Femmes », mais, arrivé à ce verset : ( Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Muhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci ? ) [73], il me dit : « Cela suffit ». Je me tournai alors vers lui et vis ses yeux déborder de larmes »[74].
Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- rapporte que lorsque l’Envoyé d’Allah r apercevait au ciel un nuage prometteur de pluie, il avançait et reculait, entrait et sortait, le visage altéré. Puis, lorsque la pluie se mettait à tomber, son inquiétude se dissipait. « Je lui fis part de ce fait, ajoute Aïcha ; et il me répondit : « C’est que je ne sais point s’il n’en sera pas de nous comme de ces gens qui, lorsqu’ils virent le nuage étalé s’avançant vers leurs vallées, dirent : ( Ce nuage nous donnera de la pluie. Au contraire ! c’est cela même que vous cherchiez à hâter : C’est un vent qui contient un châtiment douloureux, détruisant tout, par le commandement de son Seigneur”. Puis, le lendemain on ne voyait plus que leurs demeures. Ainsi rétribuons-Nous les gens criminels )[75].[76]
34 – La sobriété et la richesse de l’âme : Oumar ibn Al Khattab t rapporte : « J’entrai chez le Prophète r ; il était sur une natte sans que rien fût interposé entre son corps et la natte. Sa tête était appuyée sur un coussin de cuir rembourré de fibres de palmiers ; à ses pieds était un tas de feuilles de saule et à son chevet une outre était suspendue. Je vis sur son flanc l’empreinte laissée par la natte. Alors je me mis à pleurer. « Pourquoi pleures-tu ? me demanda-t-il – Ô Envoyé d’Allah, répondis-je, c’est parce que je compare la situation des Chosroês et des César à la tienne, alors que tu es, toi, l’Envoyé d’Allah – N’es-tu donc pas satisfait, répliqua-t-il, qu’ils aient, eux, les biens de ce monde, et que, nous, nous ayons ceux de la vie future ? »[77].
35 – Son amour du bien à tous les hommes y compris ses ennemis : Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle-, épouse du Prophète r a raconté qu’elle lui dit : « Y eut-il jamais pour toi journée plus pénible que celle de la bataille d’Ohod. – Certes, répondit-il, j’ai eu bien à souffrir de tes compatriotes, mais ce qui me fut le plus pénible de leur part, ce fut l’affaire d’al-Aqaba, lorsque, à l’exposé de mes demandes, Ibn Abdil Yalil ibn Abdul Kolal répondit par un refus catégorique. Je m’en retournai ne sachant trop où diriger mes pas, et ne recouvrai mes esprits qu’arrivé à Qarn-et-Tsa’âlib ; et alors, levant la tête, voilà que je vis un nuage qui me couvrait de son ombre, et, l’ayant considéré, voila que dedans j’aperçus Gabriel. Il m’appela et me dit : « Allah a bien entendu les propos de tes compatriotes, et les réponses qu’ils t’ont faites. Il a envoyé vers toi l’ange des montagnes pour que tu lui donnes au sujet de ces infidèles, quelque ordre qu’il te plaira ». Et l’ange des montagnes, m’ayant appelé, me salua, me répéta ce qu’avait dit Gabriel et ajouta : « Que veux-tu ? Désires-tu que je fasse se replier sur eux les deux rocailleuses[78] ? Non, répondis-je, car de leurs flancs, j’espère qu’Allah fera sortir des fidèles qui L’adorent seul, sans lui donner d’associés »[79].
Ibn Oumar t a dit : Lorsque mourut Abdullah ibn Oubei ibn Saloul[80], son fils Abdullah ibn Abdullah vint chez le Messager d’Allah r et lui demanda de lui donner sa tunique afin que son père y soit enseveli. Il la lui donna, puis il lui demanda de prier sur son père. Oumar se leva alors et arrêta l’habit du Messager d’Allah r puis dit : « Ô Messager d’Allah, vas-tu prier sur lui alors qu’Allah te l’a interdit ? Le Messager d’Allah r dit : « Allah m’a plutôt laissé le choix en disant : ( Que tu demandes pardon pour eux, ou que tu ne le demandes pas - et si tu demandes pardon pour eux soixante-dix fois - Allah ne leur pardonnera point )[81], et je le ferai plus de soixante-dix fois. Il dit : C’est un hypocrite ; le Messager d’Allah r pria sur lui et Allah U révéla ce verset : ( Et ne fais jamais la Salat sur l’un d’entre eux qui meurt, et ne te tiens pas debout auprès de sa tombe )[82].[83]
Quelques conduites morales
du Prophète r
1- Le fait que le Messager d’Allah r soit proche de ses Compagnons et les fréquente. Cela est sans doute appuyé par notre connaissance parfaite de toutes les affaires de sa vie et de tout ce qui le concerne, qu’il s’agisse du domaine privé ou de sa vie publique. Il est en effet le modèle à suivre et celui qu’il convient de prendre comme exemple en toutes choses. Jarir ibn Abdullah t a dit : «Jamais, depuis que je suis musulman, le Prophète r n’a refusé de me recevoir et jamais il ne m’a vu sans me montrer un visage souriant. Comme je me plaignais à lui de ne pas être solide à cheval, il me frappa sur la poitrine avec sa main et dit : « Ô Allah ! Fais qu’il soit solide à cheval, qu’il conduise les autres dans la bonne voie, et qu’il y reste lui-même »[84].
Le Prophète r plaisantait et s’amusait avec ses Compagnons. Anas ibn Malik t rapporte : « Le Messager d’Allah r était le meilleur des hommes en conduite morale. J’avais un frère surnommé Abû Oumair. Le rapporteur du hadith dit : Je crois qu’il a dit : Il était sevré. Il dit : Lorsque le Messager d’Allah venait, il le voyait et disait : « Ô Abû Oumair, qu’a fait le petit oisillon ? » Il dit : Il jouait avec lui »[85].
Sa plaisanterie ne se limitait pas à la parole. Il plaisantait avec ses Compagnons par l’acte. En effet, Anas Ibn Malik t rapporte qu’un homme parmi les bédouins nommé Zâhir donnait des cadeaux du désert au Messager r puis le Prophète r lui procurait des choses nécessaires lorsqu’il voulait sortir. Le Prophète r dit : « En vérité, Zâhir est notre désert et nous sommes sa ville. » Un jour, le Prophète r vint le trouver pendant qu’il vendait ses marchandises. Le Prophète r l’enlaça par derrière alors qu’il ne le voyait pas. « Laisse-moi, qui es-tu ? » dit-il. Il se retourna et reconnut le Prophète r. Il ne se débattit plus pour dégager son dos de la poitrine du Prophète r quand il sut que c’était lui. Alors, le Prophète r se mit à dire : « Qui va acheter l’esclave ? » Il dit : « Par Allah, Ô Messager d’Allah, tu verras que je suis une marchandise invendable ». Le Prophète r lui dit : « Mais auprès d’Allah, tu n’es pas une marchandise invendable –ou bien il a dit : Cependant, tu coûtes cher auprès d’Allah »[86].
2- Le fait de consulter ses Compagnons et de demander leurs avis concernant toutes les choses sur lesquelles il n’y a pas un texte de la révélation. Abû Houreira t rapporte : « Je n’ai vu personne consulter ses compagnons plus que le Messager d’Allah r »[87].
3- La visite du malade, qu’il soit musulman ou mécréant. Le Messager d’Allah r s’enquerrait au sujet de ses Compagnons et lorsqu’on l’informait d’un cas de maladie parmi eux, il s’empressait de lui rendre visite lui et ceux de ses Compagnons qui se trouvaient avec lui. Ses visites ne se limitaient pas aux malades musulmans ; au contraire il visitait les malades parmi les non musulmans. Anas t rapporte qu’un garçon juif au service du Messager d’Allah r tomba malade. Alors l’Envoyé de Dieu r dit à ses Compagnons : « Allons chez lui, lui rendre visite ». Ils entrèrent chez lui pendant que son père était assis à son chevet. Le Messager d’Allah r lui dit : « Dis : Il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah. Ainsi, je pourrais intercéder en ta faveur le Jour de la Résurrection ». Le garçon se mit à observer son père et ce dernier lui dit : Ecoute ce que te dit Abû Qassim ! Il dit : Je témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et je témoigne que Muhammad est le Messager d’Allah. Le Prophète r dit : «Louange à Allah qui l’a sauvé du feu de la Géhenne »[88].
4- La gratitude et la récompense du bienfait. C’est lui en effet qui a dit : « Protégez quiconque demande votre protection au nom d’Allah. Donnez à quiconque vous demande au nom d’Allah. Répondez à l’invitation de quiconque vous vous invite. Rétribuez quiconque vous fait un bien, si vous ne trouvez les moyens de le rétribuer, priez pour lui au point d’avoir la certitude que vous l’avez rétribué »[89].
Son épouse Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- dit à propos de lui : « L’Envoyé d’Allah r acceptait les cadeaux et en rendait d’autres en échange »[90].
5- Son amour de l’intercession dans tous les domaines du bien et de la bonne action. Ibn Abbas t rapporte que le mari de Barîra était un esclave nommé Moghîts. « il me semble encore le voir se promenant derrière elle tout en pleurs et les larmes coulant sur sa barbe ». Le Prophète r dit à Abbas : « Ô Abbas, n’es-tu pas surpris de l’affection qu’a Moghîts pour Barîra et de l’aversion que Barîra éprouve pour Moghîts ? Tu devrais reprendre ton mari, dit le Prophète r à Barîra. –Ô Envoyé d’Allah, répondit-elle, est-ce un ordre ? –Non, reprit-il, j’intercède seulement. –Alors non, reprit Barîra, je n’ai nulle envie de lui »[91].
6- Le Prophète r était à son propre service. Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- a dit lorsqu’on lui a demandé ce que faisait le Messager d’Allah r dans sa maison ? Elle a dit : Il était un être humain, il rapetassait ses habits, trayait ses brebis et prenait soin de lui-même »[92].
Mieux encore, la noblesse de ses caractères l’a poussé à aller au delà de son soin personnel pour être au service des autres. Son épouse Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- a répondu lorsqu’on lui a demandé ce qu’il faisait dans sa maison : « Il était au service de sa famille et dès qu’il suivait l’appel à la prière, il sortait »[93].
Des témoignages impartiaux
- Le poète allemand Goethe a dit : « J’ai cherché dans l’histoire un modèle parfait pour cet homme et je l’ai trouvé dans le Prophète arabe Muhammad r »[94].
- Le professeur (Kith More) dit dans son livre « The developing human » : « Je n’éprouve pas de difficulté à accepter que le Qur'an est la parole de Dieu ; en effet, la description de l’embryon dans le Qur'an ne peut pas être bâtie sur la connaissance scientifique du septième siècle. La seule explication rationnelle est que cette description a été révélée à Muhammad »[95].
- W. Durant dit dans son livre « Histoire de la civilisation » vol.11 : « Si nous jugeons la grandeur par rapport à l’influence du grand sur les gens, nous dirons que le Messager des musulmans est le plus grand des grands de l’histoire. Il a refréné le fanatisme, les superstitions et a établi au dessus du judaïsme, du christianisme et de l’ancienne religion de son pays une religion facile, claire et puissante. Elle a réussi à rester jusqu'à nos jours une grande force intrinsèque »[96].
- Georges De Tolz dans son livre La vie dit : « Le doute sur la mission de Muhammad c’est le doute sur la force divine qui cerne tous les êtres » [97].
- Le savant Wilz dit dans son livre Le Prophète véritable : « La preuve la plus évidente de la sincérité du Messager est le fait que sa famille et les gens les plus rapprochés de lui soient les premiers à croire en lui. Ils connaissaient en effet tous ses secrets. S’ils avaient douté de sa sincérité, ils n’auraient pas cru en lui » [98].
- L’orientaliste Hail dit dans son livre La Civilisation des Arabes : « Nous ne connaissons pas dans l’histoire de l’humanité qu’une religion s’est propagée à une telle vitesse et a changé le monde comme l’a fait l'Islam. Muhammad a donné l’existence à une communauté, a établi l’adoration d’Allah sur terre, a mis sur pied les fondements de la justice et de l’égalité sociale, et a imposé l’ordre, l’harmonie, l’obéissance et l’honneur parmi des peuples qui ne connaissaient que l’anarchie » [99].
- L’orientaliste espagnol Jean Lik dit dans son livre « Les arabes » : « Il n’est pas possible de faire une description de la vie de Muhammad qui soit meilleure que ce qu’Allah a décrit : ( Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers ) » [100]. Muhammad fut une véritable miséricorde et je prie sur lui avec avidité et passion » [101].
- Bernard Chou dit dans son livre : L’Islam cent ans après : « Le monde entier acceptera l'Islam et même s’il ne l’accepte pas avec son nom véritable, ce sera avec un nom d’emprunt. Il arrivera un jour où l’Occident embrassera la religion islamique. L’Occident a pendant des siècles, lu des livres pleins de mensonges sur l'Islam. J’ai écrit un livre sur Muhammad, mais il a été censuré parce qu’il sort de la tradition des anglais. Il dit également : L’Islam est la religion dans laquelle nous trouvons les avantages de toutes les religions et nous ne trouvons pas ses avantages dans d’autres religions » [102].
Les épouses du Prophète r
Muhammad r épousa onze femmes après le décès de sa première épouse Khadîdja –qu’Allah soit satisfait d’elle-. Toutes étaient des grandes femmes ayant déjà eu un premier mariage hormis Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- qu’il a épousée alors qu’elle était vierge. Six d’entre elles étaient de la tribu Quraychite, cinq des autres tribus arabes et une copte, c'est-à-dire la mère de son fils Ibrahim. Le Prophète r disait : « Si vous possédez des coptes, soyez bienfaisants envers eux car ils ont le pacte de protection et la parenté » [103].
Le fait que le Prophète r se soit marié à ce nombre de femmes s’explique par plusieurs raisons :
1- Religieuse et législative comme son mariage avec Zaïnab bint Jahch –qu’Allah soit satisfait d’elle. En effet, les arabes dans la période préislamique interdisaient le mariage entre l’homme et l’ex-femme de son fils adoptif, car ils pensaient que la femme de ce dernier est comme la femme du fils véritable. Le Messager d’Allah r l’épousa afin d’infirmer cette allégation. Allah I dit : ( Puis quand Zayd eût cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu’il n’y ait aucun empêchement pour les croyants d’épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d’Allah doit être exécuté)[104].
2- Politique dans l’intérêt de l'Islam et dans le but de gagner les cœurs et d’attirer la bienveillance des tribus. En effet, le Prophète r avait épousé des femmes venant des plus grandes tribus qurayshites et des plus puissantes tribus arabes. Il a également ordonné aux Compagnons de suivre cette méthode. Le Messager r a dit à Abdul Rahman ibn Awf lorsqu’il l’envoya à Dawmatul Jandal : « S’ils te sont obéissants, épouse la fille de leur roi »[105].
Cl. Cahan[106] a dit : « Peut être que certains aspects de sa vie ont suscité en nous quelque confusion suivant notre mentalité contemporaine. En effet, les astuces ont confirmé les plaisirs terrestres du Messager r et les allusions à ses neuf épouses qu’il a eues après le décès de Khadîdja –qu’Allah soit satisfait d’elle. Toutefois, ce qui est vrai est que la plupart de ses relations maritales étaient marquées d’une empreinte politique et qu’elles cherchaient l’acquisition de l’allégeance de certains nobles et de certaines phratries. Et puis, la mentalité arabe confirme l’homme s’il utilise sa nature de la manière dont Allah l’a créée ».
3- Sociale, comme son mariage avec les veuves de certains de ses Compagnons morts dans la voie de la propagation de l'Islam, sachant qu’elles étaient âgées ; toutefois, il les a épousées par compassion et bienveillance pour elles et pour les honorer ainsi que leurs époux.
L’écrivain italien L. Veccia Vaglieri[107] a dit dans son livre Défense de l’Islam : « Muhammad r au cours des années de la jeunesse pendant lesquelles le désir charnel est le plus fort, bien qu’il a vécu dans une société comme la société des arabes dans laquelle le mariage en tant que base sociale était inexistant ou presque, où la polygamie était de règle et le divorce très facile n’épousa qu’une seule femme qui est Khadîdja –qu’Allah soit satisfait d’elle. Elle était bien plus âgée que lui et est restée sa femme unique pendant vingt cinq ans. Il n’a épousé une deuxième femme et plus encore qu’après la mort de Khadîdja, c'est-à-dire après l’âge de cinquante ans. Chacun de ses mariages avait une raison sociale ou politique. Cela parce qu’il a visé à travers les femmes qu’il a épousées d’honorer des femmes pieuses ou de créer des relations de mariage avec certaines tribus et phratries dans son désir de frayer des nouvelles voies pour propager l'Islam. En dehors de Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle-, le Prophète r n’a épousé aucune femme vierge, ni jeune, ni belle. Etait-il donc un obsédé sexuel ? Il était un homme et non un dieu. Il est possible qu’il soit poussé à se remarier par le désir d’avoir des enfants parce que les enfants qu’il a eus avec Khadîdja –qu’Allah soit satisfait d’elle- étaient tous morts (sauf Fatima). Sans avoir beaucoup de ressources, il s’est engagé à assumer la charge d’une grande famille. Toutefois, il a toujours respecté la voie de l’égalité parfaite envers elles toutes et n’a jamais fait recours au droit de séparation avec aucune de ses épouses. Il s’est comporté en suivant le modèle des anciens Prophètes –que la paix soit sur eux- comme par exemple Moïse et d’autres dont il ne semble pas qu’un individu quelconque évoque leurs mariages polygames. Cela est-il dû au fait que nous ignorons les détails de leurs vies quotidiennes alors que nous savons tout sur la vie familiale de Muhammad r ?
Thomas Carlyle,[108] célèbre auteur anglais dit à son sujet dans son livre « Les Héros » : « Muhammad n’était pas un homme qui s’adonnait aux plaisirs charnels malgré les accusations dirigées contre lui injustement et par transgression. Notre injustice et notre erreur seraient graves si nous estimons qu’il était un homme concupiscent, n’ayant d’autre souci que l’assouvissement de son plaisir sexuel. Que non ! Que l’écart est grand entre lui et les plaisirs quels qu’ils soient ».
Quelques preuves révélées qui démontrent la véracité de son message et de sa prophétie
Dans le Qur'an
Notre Seigneur le Très Exalté dit : ( Muhammad n’a jamais été le père de l’un de vos hommes, mais le messager d’Allah et le dernier des prophètes )[109].
Jésus u a fait la bonne annonce de la prophétie de Muhammad dans l’Evangile. Allah I dit : ( Et quand Jésus fils de Marie dit : “Ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera “Ahmad” ) [110].
Dans la Sunna prophétique
Cette parole du Prophète r : «Comparée à celle des Prophètes qui m’ont précédé, ma situation est pareille à celle d’un homme qui a bâti une maison, l’a embellie et parée, sauf qu’il a laissé vide la place d’une brique dans un angle. Les gens sont venus visiter cette maison. Ils l’ont admirée et ont dit : Pourquoi n’as-tu pas posé cette brique ? C’est moi qui suis cette brique et je suis le sceau des Prophètes ».[111]
Dans les livres célestes
Atâ ibn Yassar t rapporte : J’ai rencontré Abdullah ibn Amr ibn Al Ace t et lui ai dit : Informe-moi au sujet de la description du Messager d’Allah dans la Torah ? Il dit : Naturellement ! Par Allah, il est décrit dans la Torah avec certains de ses attributs mentionnés dans le Qur'an : « Ô Prophète ! Nous t’avons envoyé [pour être] témoin, annonciateur, avertisseur et un refuge pour les illettrés. Tu es Mon esclave et Mon Messager ; Je t’ai nommé ‘celui qui place sa confiance en Allah’. Tu n’es pas un homme rude au cœur dur, ni criard dans les marchés. Tu ne repousses pas le mal par le mal mais pardonnes. Je ne te rappellerai pas à moi avant d’avoir redressé par toi la religion distorse et jusqu'à ce qu’ils disent : il n’y a point de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah, et que J’ouvre par toi les yeux aveugles, les oreilles sourdes et les cœurs voilés ». Atâ ibn Yassar t a dit : Ensuite je rencontrai Kaab, l’érudit et l’interrogeai. Ils ne divergèrent pas sur une seule lettre sauf que Kaab dit : des yeux aveugles, des cœurs voilés et des oreilles sourdes »[112].
Le professeur Abdul Ahad Dawud[113] a dit : « …Cependant j’ai essayé de me baser dans ma discussion sur certaines parties de la Bible qui acceptent rarement un débat linguistique et je n’irai pas au latin, ni au grec, ni à l’araméen, parce que cela n’aura pas d’importance, sauf que je vais rapporter textuellement dans ce qui suit, les mots de la version authentique diffusée par l’Association britannique et étrangère de la Bible. Lisons ces mots que l’on retrouve dans le Deutéronome 18 :18 : « C’est un Prophète comme toi que je leur susciterai du milieu de leurs frères ; Je mettrai mes paroles dans sa bouche »
Si ces mots ne s’appliquent pas à Muhammad, c’est qu’ils restent non concrétisés et non réalisés. En effet, le Messie lui-même n’a jamais prétendu que c’est à lui qu’allusion est faite ici. Même ses apôtres étaient du même avis et attendent le retour du Messie afin que la prophétie s’accomplisse. Or, jusqu'à présent il est évident et irréfutable « que l’avènement du Messie » ne prouve pas ce qui est venu dans cette phrase : « C’est un Prophète comme toi que je leur susciterai ». De même, le retour du Messie ne comporte point le sens de ces mots… que le Messie, comme le croit l’église apparaîtra bientôt en tant que juge et non comme celui qui apporte une nouvelle législation, alors que « le promis » est « celui qui vient comme porteur » de la législation ardente allumée dans sa main droite ».
En confirmant la personnalité du Prophète promis, l’autre prophétie attribuée à Moïse, dans tous les cas, aide beaucoup lorsque nous parlons de « la lumière resplendissante d’Allah venant de Parân » : il s’agit du désert de la Mecque. Ensuite, il est dit dans le Deutéronome 33 :2 : « Le Seigneur est venu du Sinaï, pour eux il s’est levé à l’horizon du côté de Séïr, il a resplendi depuis le mont de Parân ; il est arrivé à Mériba de Qadesh ; de son midi vers les Pentes pour eux ». Dans ces mots, il y a une comparaison de la lumière du Seigneur à la lumière du soleil. Il vient du Sinaï et pour eux il s’est levé à l’horizon du côté de Séïr. Cependant il a resplendi avec la gloire depuis le mont Parân, étant donné qu’il a fallu qu’apparaissent avec lui dix milles saints et qu’Il porte dans sa main droite une législation pour eux. Aucun israélien y compris le Messie n’a eu un quelconque rapport avec Parân. En effet, Hajar avec son fils « Ismail » se sont promenés dans les labyrinthes du « puits d’Al Sab’ » et ce sont eux qui ont par la suite habité le désert de Parân[114].
Et sa mère lui fit épouser une femme du pays d’Egypte. De son premier fils, Qédar (Adnan) sont issus les petits-fils arabes qui ont habité depuis cette période le désert de Parân et l’ont adopté comme patrie. Si Muhammad, comme cela est connu de tous, est issu de la lignée d’Ismail et de son fils Qédar (Adnan), et qu’après un Prophète est apparu dans le désert de Parân ; si ce dernier est ensuite entré à la Mecque avec dix milles saints (croyants) et a apporté la législation ardente à son peuple, ne serait-ce pas la concrétisation textuelle de cette prophétie précédemment évoquée ? Ensuite, il convient de souligner et de prêter attention particulière à cette prophétie d’Habaquq, le Prophète : «Chantez pour le Seigneur un chant nouveau. Chantez sa louange depuis le mont Parân…. » Le mot louange ici est d’autant plus important que le nom Muhammad veut dire littéralement (celui qui est loué). En outre, les arabes, qui sont les habitants du désert de Parân avaient eu cette promesse : « Qu’élèvent la voix le désert et ses villes, les villages où habite Qédar ; que les habitants du roc poussent des acclamations, du sommet des montagnes qu’ils lancent des vivats ; qu’on rende gloire au Seigneur ; qu’on publie dans les îles Sa louange ! Le Seigneur, tel un héros, va sortir, tel un homme de guerre, il réveille sa jalousie, il pousse un cri d’alarme, un grondement et contre ses ennemis se comporte en héros »[115].
Il convient également de souligner deux autres prophéties autour de ce sujet. En effet, allusion est faite au nom de Qédar (Adnan) dans Esaïe 60 : « Mets-toi debout et deviens lumière, car elle arrive, ta lumière : la gloire du Seigneur sur toi s’est levée… Un afflux de chameaux te couvrira, de tout jeunes chameaux de Madiân et d’Eifa ; tous les gens de Saba viendront… Tout le petit bétail de Qédar sera rassemblé pour toi, les béliers de Nebayoth seront pour tes offices ; ils monteront sur mon autel, ils y seront en faveur ; oui, je rendrai splendide la Maison de ma splendeur… »
De même, l’autre prophétie est venue dans Esaïe 21 : 13-17 : « Proclamation sur l’Arabie. Vous allez passer la nuit dans la forêt en Arabie, caravanes de Dedân. Allez à la rencontre de l’assoiffé, apportez de l’eau, habitants du pays de Téma ; allez au-devant du fugitif avec son pain, car ils s’enfuient devant les épées, devant l’épée déchaînée, devant l’arc tendu, sous le poids du combat. Ainsi m’a parlé le Seigneur : Encore un an –année de mercenaire- et toute la gloire de Qédar sera anéantie, et il en restera bien peu parmi les arcs des guerriers de Qédar ».
Lis ces prophéties dans Esaïe de même que cela est venu dans un livre de la Thora qui parle de (la venue de la lumière de Dieu de Parân).
Si Ismail a habité le désert de Parân où est né son fils Qédar (Adnan) qui est lui même l’ancêtre des arabes ; s’il a été écrit que la révélation d’Allah viendra parmi les enfants de Qédar (Adnan) ; s’il incombe aux ouailles de Qédar de manifester leur acceptation du sacrifice saint pour glorifier « ma grandeur » étant donné que les ténèbres couvraient la terre pendant de nombreux siècles ; s’il incombait à cette partie de la terre d’accueillir la lumière de la part du Seigneur ; si toute cette gloire s’est accomplie pour Qédar et ce nombre d’archer de même que toutes les gloires des héros parmi les fils de Qédar ; si tout ceci doit s’anéantir au cours d’une seule année après la fuite devant l’épée déchaînée, devant l’arc tendu, cette parole viserait-elle quelqu'un d’autre de Parân si ce n’est Muhammad ?![116]
Muhammad est en effet de la lignée de Qédar (Adnan) fils d’Ismail. Qédar s’était établi dans le désert de Parân. Muhammad est le seul Prophète par la voie duquel les arabes ont reçu la révélation divine lorsque les ténèbres couvraient la terre. A travers lui la lumière divine a rayonné à Parân, or la Mecque est la seule ville dans laquelle on glorifie le nom du Seigneur dans sa maison. De même, les ouailles de Qédar sont venues recevoir la révélation sur l’autel (la maison d’Allah). Voici Muhammad qui est persécuté par son peuple et contraint d’émigrer (de la Mecque). Il est saisi par la soif pendant qu’il fuit les épées déchaînées et les arcs tendus. Une seule année après de sa fuite, les descendants de Qédar l’ont rencontré à Badr. C’est l’endroit où il y a eu la première bataille entre les gens de la Mecque et le Prophète r. Après cela, les descendants de Qédar (les archers) ont été mis en déroute, puis toutes les gloires de Qédar s’en sont allées. Si les Prophètes saints ne sont pas ceux qui ont accepté la révélation et réalisé toutes ces prophéties, cela veut dire que ces prophéties ne se sont pas encore réalisées. De même, la maison du Seigneur dans laquelle son nom est glorifié et à laquelle il est fait allusion dans le chapitre 60, verset 7 est la maison sacrée d’Allah à la Mecque et non l’église du Messie comme le pensaient les exégètes chrétiens. Tel qu’il est mentionné dans le chapitre 7, les ouailles de Qédar n’ont jamais rejoint l’église du Messie. En réalité, les habitants des villages qui dépendent de Qédar sont les seules personnes dans ce monde qui jusque là n’ont pas été influencées par quelque enseignement de l’église du Messie. De même, l’évocation de dix milles saints tel que mentionné dans le Deutéronome est très significatif (chapitre trente trois). « Dieu, sa lumière a resplendi depuis le mont de Parân et sont venus avec la lumière dix milles saints ». En lisant toute l’histoire en rapport avec Parân, nous ne rencontrerons aucun autre événement en dehors de celui-ci : lorsque le Prophète fit la conquête de la Mecque, il y entra à la tête de dix milles croyants parmi ses adeptes de Médine. Il rentra à (la maison d’Allah) avec dans sa main droite la législation islamique qui a transformé toutes les autres législations en cendre. Et « le Paraclet », c'est-à-dire « l’Esprit de vérité » dont le Messie a fait la bonne annonce n’était personne d’autre que Muhammad lui-même. Il n’est pas possible que nous considérions qu’il s’agit du Saint esprit comme le prétendent les théories théologiques car le Messie dit : « C’est votre avantage que je m’en aille ; en effet, si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous : si, au contraire, je pars, je vous l’enverrai ». Ces mots signifient clairement que le Paraclet devait obligatoirement venir après le Messie et qu’il n’était pas avec lui lorsqu’il les a prononcés. Or, pouvons-nous admettre que « le Messie » n’était pas porteur du Saint Esprit si la venue du Saint Esprit est conditionnée par le départ du Messie ? En plus, la manière dont le Messie l’a décrit fait de lui une personne et non un esprit : « Car il ne parlera pas de son propre chef, mais il dira ce qu’il entendra » [Jean 16 : 13]. Devons-nous supposer que Dieu et le Saint Esprit étaient « des entités distinctes » et que le Saint Esprit parle de son propre chef et de ce qu’il entend de Dieu ?
Les mots du Messie indiquent clairement une partie de ce qu’Allah a révélé. Ils les appellent esprit de vérité. De même, le Qur'an parle de Muhammad exactement avec cet attribut : ( Il est plutôt venu avec la vérité et il a confirmé les messagers (précédents))[117].
Dans le Nouveau Testament
Jésus u dit dans l’évangile de Barnabé 112 : 16-18 : « Parce que Dieu m’élèvera de la terre et changera l’apparence du traître au point que chacun croira que c’est moi. Malgré cela, lorsqu’il mourra d’une mort terrible, je resterai, moi, dans cette honte pendant longtemps dans le monde. Cependant, lorsque viendra Muhammad le messager saint de Dieu, cette souillure disparaîtra de moi ».[118]
Toujours dans l’évangile de Barnabé au chapitre 39, il est dit : « Lorsqu’Adam se tint sur ses deux pieds, il vit dans l’air une inscription resplendissante comme le soleil disant : « Il n’y a de divinité qu’Allah et Muhammad est le Messager d’Allah » le premier homme embrassa ces mots avec la tendresse paternelle et frotta ses yeux puis dit : « Béni soit le jour où tu viendras au monde »[119].
Quelques preuves rationnelles démontrant l’authenticité de la
mission et de la prophétie de Muhammad r
1- Le Messager Muhammad r était un illettré qui ne sachant ni lire, ni écrire. Il faisait partie d’un peuple illettré. On y trouvait rarement ceux qui savaient lire et écrire parfaitement. Ainsi ne pouvait s’infiltrer aucun élément étranger dans la révélation qu’il recevait. On ne pouvait pas, non plus, alléguer faussement que cela provenait de lui, et qu’il en est l’auteur. Allah I dit : ( Et avant cela, tu ne récitais aucun livre et tu n’en écrivais aucun de ta main droite. Sinon, ceux qui nient la vérité auraient eu des doutes )[120].
Les arabes furent incapables d’égaler ce qu’apporta le Prophète r. Il les charma avec son éloquence. Son miracle éternel fut le Qur'an qui lui a été révélé. Le Prophète r disait : « Aucun Prophète n’a été envoyé sans avoir reçu au préalable des signes (miracles) sur lesquels les hommes lui ont accordé leur confiance, ou ont éprouvé la foi. Quant à moi, j’ai reçu plutôt une révélation qu’Allah m’a envoyée et j’espère que j’aurai une suite plus nombreuse que la leur le jour de la Résurrection »[121].
Bien que ses concitoyens excellaient dans l’éloquence et étaient très forts en langue, le Qur'an leur a lancé le défi d’apporter quelque chose de pareil. Il leur a aussi lancé le défi d’apporter une seule sourate pareille aux sourates du Qur'an. Allah I dit : (Si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable et appelez vos témoins, (les idoles) que vous adorez en dehors d’Allah, si vous êtes véridiques)[122].
Bien mieux, il a lancé le défi à l’ensemble de l’humanité. Allah I dit : ( Dis : “Même si les hommes et les djinns s’unissaient pour produire quelque chose de semblable à ce Qur’an, ils ne sauraient produire rien de semblable, même s’ils se soutenaient les uns les autres”)[123].
2- Sa constance dans sa mission malgré les difficultés auxquelles il a fait face et les affrontements qu’il y a eu entre lui et son peuple au point qu’ils en sont arrivés à comploter pour l’éliminer physiquement et mettre fin à sa mission. En dépit de cette situation, il a poursuivi son parcours en invitant les gens à la nouvelle religion avec laquelle il a été envoyé. Il a fait preuve de patience face à tout ce qu’il a rencontré comme difficulté, fatigue et persécution de la part de son peuple dans la voie de la propagation de la religion d’Allah I. S’il était imposteur –tel ne saurait être le cas- il aurait abandonné sa mission et aurait eu peur de perdre sa vie en raison du regroupement de son peuple pour le combattre et de leur décision d’en finir avec lui et son message.
Dr M. H. Durrani[124] a dit : « Cette foi et cet effort rapide, cette résolution et cette volonté avec lesquels Muhammad r a mené son mouvement jusqu'à la victoire finale, ne sont qu’une preuve évidente de sa sincérité absolue dans sa mission. En effet, s’il y avait en lui la moindre lueur du doute ou d’hésitation, il n’aurait jamais pu résister devant la tempête qui a duré vingt années entières. Y a-t-il besoin d’autres preuves de sa sincérité totale dans le but, de sa rectitude morale et de sa grandeur d’âme ? Tous ces facteurs aboutissent inéluctablement à une seule conclusion : cet homme est véritablement le Messager de Dieu. Tel est notre Prophète Muhammad r car il était un symbole dans ses attributs exceptionnels et un modèle parfait de vertu et de bien et une figure de la franchise et de la sincérité. Sa vie, ses idées, sa sincérité, sa droiture, sa piété, sa bonté, sa croyance et ses réalisations sont toutes des preuves exceptionnelles de sa prophétie. Toute personne qui étudie sa vie et son message de manière impartiale témoignera qu’il est véritablement un Messager de la part d’Allah, et que le Qur'an qu’il a apporté aux hommes est véritablement le livre d’Allah. Tout penseur équitable et sérieux qui cherche la vérité parviendra indubitablement à cette conclusion ».
3- Il est de notoriété publique que chaque personne –instinctivement- aime les provisions de cette vie présente tels que l’argent, la nourriture, les boissons et les femmes. Allah I dit : (On a enjolivé aux gens l’amour des choses qu’ils désirent : femmes, enfants, trésors thésaurisés d’or et d’argent, chevaux marqués, bétail et champs ; tout cela est l’objet de jouissance pour la vie présente, alors que c’est près d’Allah qu’il y a bon retour)[125].
Il fait tous les efforts possibles pour parvenir à ces jouissances à travers divers moyens et diverses voies. Toutefois, les gens ont différentes manières de les acquérir : les uns les acquièrent par la voie légale et les autres par voie illégale. Le Messager r au début de sa mission a fait face au marchandage de ses concitoyens. Ces derniers ont essayé de le séduire avec toutes sortes de provisions terrestres. Ils lui ont promis d’accomplir tous ses désirs et de réaliser toutes ses demandes. S’il voulait le pouvoir, ils le lui accorderaient, s’il voulait le mariage, ils lui offriraient les plus belles femmes et s’il voulait la richesse, ils la lui donneraient à condition qu’il abandonne cette nouvelle religion et cesse d’y inviter les gens. Il leur dit avec une assurance résultant de l’inspiration divine : « Je jure par Allah ! S’ils mettent le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche afin que j’abandonne cette affaire, je ne l’abandonnerais point jusqu'à ce qu’Allah lui donne la victoire ou que je meurs dans cette voie »[126]. S’il était imposteur –tel ne saurait être le cas- il aurait accepté ce marchandage et aurait profité de cette occasion parce que les provisions qu’on lui proposait sont des plus éminentes de la vie présente auxquelles l’être humain aspire. Dr M. H. Durrani[127] a dit : « Le Prophète r a supporté treize années complètes de peines (à la Mecque) et huit ans (à Médine) sans répit. Aussi, sa position n’a pas bougé d’un seul brin de cheveux. Son peuple lui a proposé de l’introniser comme leur roi et de mettre à ses pieds toutes les richesses du pays s’il cesse d’inviter à sa religion et de propager son message. Il refusa toutes ces offres aguichantes et choisit plutôt de souffrir à cause de sa mission ; pourquoi ? Pourquoi ne s’est-t-il jamais soucié des richesses, de la gloire, de la royauté, du repos, du calme et de l’aisance ? Il faut à tout prix que l’individu se penche réellement sur cette question s’il veut en avoir le cœur net».
4- Il est évident que toute personne qui assume le leadership ou la présidence, dispose dans le cadre sa responsabilité, des biens et des personnes qui sont sous son autorité. Quant à Muhammad r, il sait que la vie présente n’est pas une demeure éternelle. Ibrahim rapporte d’après Alqama qu’Abdullah a dit : « Le Prophète r se coucha sur une natte qui laissa l’empreinte sur sa peau. Je dis : Que mon père et ma mère te servent de rançon, ô Messager d’Allah ; si tu nous donnais la permission, nous y mettrons quelque chose qui te protégerait. Le Messager d’Allah r dit : « Qu’est-ce que j’ai à faire avec la vie présente ! Je suis dans cette vie comme un cavalier qui s’est abrité sous un arbre puis s’en est allé et l’a laissé »[128].
An-Nou’man ibn Bachir t dit à son sujet : « En vérité, j’ai vu votre Prophète r alors qu’il avait de la peine à trouver assez de daql [mauvaises dattes] pour remplir son ventre »[129].
Abû Houreira t rapporte : « Jusqu'à la mort de Muhammad, sa famille ne mangea jamais à sa faim trois jours [consécutifs] durant»[130].
Bien que la Péninsule arabique lui fut soumise et qu’il fut à la base de tous les biens qu’ont eu les musulmans, le Prophète r ne trouvait parfois pas suffisamment à manger. Son épouse Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle- rapporte que le Prophète r acheta à terme des comestibles d’un juif à qui il donna en nantissement sa cotte de maille »[131].
Ceci ne signifie pas qu’il ne peut pas acquérir ce qu’il veut. En effet, on rassemblait les richesses et les biens devant lui dans la mosquée mais il ne se levait de sa place et ne restait tranquille qu’après les avoir distribués aux pauvres et aux nécessiteux. En outre, il y avait des riches parmi ses Compagnons et ces derniers rivalisaient pour être à son service. Ils dépensaient tout ce qu’ils avaient de cher pour lui. Toutefois, le Prophète r connaissait la réalité de ce monde et disait : « Je jure par Allah, cette vie présente comparée à l’au-delà n’est semblable qu’au doigt de l’un de vous lorsqu’il le met –et il fit le signe avec son index- dans un fleuve. Qu’il regarde ce qu’il ramène ! »[132].
Lady E. Cobold[133] dit dans son livre Le pèlerinage à la Mecque (Londres 1934) : « Quoique Muhammad r était le seigneur de la Péninsule Arabique… il n’a pas pensé aux titres, et ne s’est pas mis à œuvrer pour les exploiter. Au contraire, il resta dans son état, se contentant du fait d’être le Messager d’Allah et le serviteur des musulmans. Il nettoyait lui-même sa maison, reparaît ses chaussures de sa main noble. Il était généreux comme le vent qui apporte la pluie. Ni le pauvre, ni le malheureux ne venait le trouver sans qu’il ne le satisfasse avec ce qu’il avait. Dans la plupart de cas, il n’avait que peu de provisions, ne suffisant même pas pour ses propres besoins.
8- Il était souvent confronté à certains évènements difficiles demandant des éclaircissements et des explications et ne pouvait rien faire parce que la révélation tardait à descendre sur lui à ce propos. Alors, il vivait dans la période précédant cette révélation une situation de peine psychologique. C’est l’exemple de l’affaire de la calomnie (ifk) dans laquelle l’honneur du Messager fut attaqué. Il resta un mois pendant que ses ennemis le calomniaient, attaquaient son honneur, faisaient des œillades et des dénigrements jusqu'à ce que descendit la révélation innocentant son épouse de cette accusation. S’il était imposteur –tel ne saurait être le cas- il aurait résolu ce problème dès son apparition. Cependant, il ne parlait pas suivant sa passion.
9- Il n’a pas prétendu à un rang au dessus de celui de l’être humain. Il n’acceptait pas qu’on le traite d’une manière qui indique la grandeur. Anas t a dit : « Ils n’aimaient personne plus que le Messager d’Allah r. Il dit : Mais lorsqu’ils l’apercevaient, ils ne se levaient pas, parce qu’ils savaient qu’il déteste cela »[134].
W. Irving[135] dit à propos de lui : « En dépit de toutes ses victoires militaires, le Messager r ne succomba pas à la tentation de l’orgueil ou de l’illusion. En effet, il combattait pour la cause de l'Islam et non pour quelque intérêt personnel. Même au sommet de sa gloire, le Messager a gardé les qualités qui lui étaient connues telles que la simplicité et la modestie. Il détestait qu’on se lève lorsqu’il trouvait des gens dans une maison ou qu’on lui réserve un accueil exagéré. Même s’il visait l’établissement d’un grand Etat, c'est l’Etat islamique, et il l’a gouverné avec justice et n’a pas pensé y instaurer une dynastie ».
10- La révélation de certains versets dans le Qur'an fustigeant et blâmant le Prophète Muhammad à cause d’un de ses comportements ou d’une de ses prises de position. Il y a au nombre de ces versets :
- Cette parole d’Allah I : ( Ô Prophète ! Pourquoi, en recherchant l’agrément de tes femmes, t’interdis-tu ce qu’Allah t’a rendu licite ? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux )[136].
Ce verset évoque l’interdiction de consommer du miel que le Prophète r s’était faite à cause de certaines de ses épouses. Alors la réprobation lui était venue de son Seigneur parce qu’il s’était interdit ce qu’Allah lui a rendu licite.
- Et Allah I dit : ( Qu’Allah te pardonne ! Pourquoi leur as-tu donné permission avant que tu ne puisses distinguer ceux qui disaient vrai et reconnaître les menteurs ?)[137]. Son Seigneur l’a en effet blâmé dans ce verset à cause de l’empressement à accepter les excuses des menteurs parmi les hypocrites qui ont déserté lors de la bataille de Tabouk ; il leur avait pardonné se basant sur leurs simples excuses sans les tester et les éprouver pour connaître ceux qui sont véridiques et ceux qui sont menteurs.
- Allah I dit également : ( Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d’avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre. Vous voulez les biens d’ici-bas, tandis qu’Allah veut l’au-delà. Allah est Puissant et Sage. N’eût-été une prescription préalable d’Allah, un énorme châtiment vous aurait touché pour ce que vous avez pris [de la rançon])[138].
- Allah I dit également : ( Il s’est renfrogné et il s’est détourné, parce que l’aveugle est venu à lui. Qui te dit : peut-être [cherche]-t-il à se purifier ?)[139].
S’il était imposteur et menteur –tel ne saurait être le cas-, ces versets dans lesquels il y a des reproches et des blâmes contre le Messager n’existerait pas dans le Qur'an. Lighter dit dans son livre Religion de L'Islam[140] : « Une fois, Allah I a révélé à Son Prophète r une révélation sévère, accusatrice, parce qu’il avait détourné sa face d’un pauvre aveugle pour s’adresser à un riche puissant ; et cette révélation s’est propagée. Si c’était de sa part comme le disent les chrétiens stupides, cette révélation n’existerait pas ».
11. Parmi les preuves évidentes de la véracité de son message et de sa sincérité, il y a sans doute cette décision irréversible venue dans la sourate Al Massad concernant l’entrée de son oncle paternel Abû Lahab en Enfer. Cette sourate fut révélée au début de sa mission. S’il avait été imposteur –et tel ne saurait être le cas- il n’aurait pas prononcé un jugement irréversible comme celui-ci parce son oncle pourrait embrasser l'Islam ! Dr Jari Milr[141] dit : « Cet homme, Abû Lahab, détestait fortement l'Islam au point qu’il suivait Muhammad r partout où il allait pour dénigrer ce que disait le Messager r. Lorsqu’il voyait le Messager r s’adresser à des étrangers, il attendait qu’il finisse de parler, puis allait vers eux et leur demandait : Qu’est ce que Muhammad vous a dit ? S’il vous a dit blanc, c’est que c’est noir ; s’il vous a dit nuit, c’est que c’est jour. C'est-à-dire qu’il s’opposait à tout ce que disait le Messager noble r et mettait les gens dans le doute à son sujet. Dix ans avant la mort d’Abû Lahab, une sourate fut révélée dans le Qur'an intitulée Al Massad. Cette sourate établit qu’Abû Lahab ira en Enfer. Autrement dit qu’Abû Lahab n’embrassera jamais l'Islam.
Pendant dix années entières, tout ce qu’Abû Lahab faisait était de venir devant les gens dire : « Muhammad dit que je n’embrasserai jamais l'Islam et que j’irai en Enfer. Cependant, je déclare maintenant que je veux embrasser l'Islam et devenir musulman ! A présent quel est votre avis, Muhammad est-il véridique dans ce qu’il dit ou non ? La révélation qui lui parvient est-elle une révélation divine ? »
Cependant Abû Lahab ne fit rien de cela. Bien que tous ses actes étaient hostiles au Messager, il ne s’opposa pas à lui cependant sur cette question. C'est comme si le récit disait que le Prophète r dit à Abû Lahab : Toi tu me détestes et tu veux me finir… d’accord, tu as l’occasion de démentir ma parole ! Cependant il ne fit pas cela dix années durant ! Il n’embrassa pas l'Islam et ne fit même pas semblant de l’avoir embrassé !
Dix années durant, il avait l’occasion d’anéantir l'Islam en une seule minute ! Toutefois, parce que cette parole n’est pas celle de Muhammad r mais plutôt une révélation de la part de Celui qui connaît l’impénétrable et sait qu’Abû Lahab n’embrassera jamais l'Islam.
Comment Muhammad pouvait-il savoir qu’Abû Lahab confirmerait ce qu’il y a dans la sourate Al Massad si ce n’était pas une révélation de la part d’Allah ?
Pouvait-il être aussi confiant de la véracité de son message dix années durant s’il ne s’agissait pas d’une révélation de la part d’Allah ?
(Que périssent les deux mains d’Abu-Lahab et que lui-même périsse. Sa fortune ne lui sert à rien, ni ce qu’il a acquis. Il sera brûlé dans un Feu plein de flammes ; de même sa femme, la porteuse de bois, à son cou, une corde de fibres)[142].
12- Dans ce verset du Qur'an, il est mentionné le nom Ahmad en lieu et place de Muhammad : ( Et quand Jésus fils de Marie dit : “Ô Enfants d’Israël, je suis vraiment le Messager d’Allah [envoyé] à vous, confirmateur de ce qui, dans la Thora, est antérieur à moi, et annonciateur d’un Messager à venir après moi, dont le nom sera “Ahmad”. Puis quand celui-ci vint à eux avec des preuves évidentes, ils dirent : “C’est là une magie manifeste”)[143]. S’il était imposteur –tel ne saurait être le cas- ce nom n’aurait pas été évoqué dans le Qur'an.
13- Sa religion existe toujours jusqu'à nos jours et les gens continuent à l’embrasser en très grand nombre. Ils la préfèrent à d’autres religions malgré la faiblesse du soutien en termes des ressources matérielles et humaines dont bénéficie l’appel à l'Islam d’une part, et malgré la constance dans l’effort pour contrecarrer ce message et en finir avec la religion musulmane, la dénaturer et en détourner l’attention des gens, d’autre part. Cela n’est dû qu’au fait que le Seigneur I s’est engagé à préserver cette religion. Allah U dit à cet effet : ( En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Qur’an, et c’est Nous qui en sommes gardien )[144].
Th Carlyle, auteur anglais[145] a dit au sujet de Muhammad r : « Avez-vous jamais vu un menteur en mesure de créer une religion extraordinaire ? Il n’est pas en mesure de construire une maison en briques ! S’il ne connaît pas les propriétés de la chaux, du mortier et de la terre etc., ce qu’il construit ne serait pas une maison, mais plutôt un amas de décombres et un monticule de mélange de matières qui ne mérite pas de rester sur ses piliers pendant douze siècles, habité par des centaines de millions de personnes. Il mérite plutôt que ses piliers s’écroulent ; il mérite de se détruire comme s’il n’a jamais existé. Je sais qu’il incombe à l’individu de marcher dans toutes ses affaires selon les lois de la nature, sinon elle refusera de répondre à sa demande… ce que propagent ces mécréants est un mensonge, même s’ils l’embellissent au point de l’imaginer vrai… c’est une épreuve que de voir les gens, peuples et communautés, se soumettre à ces égarements ».
La préservation du Qur'an après qu’il soit préservé par Allah dans les livres et les cœurs des hommes, génération après génération. En effet, sa mémorisation, sa psalmodie, son enseignement et son apprentissage sont parmi les choses pour lesquelles les musulmans ont beaucoup de sollicitude. Ils relèvent des domaines dans lesquels les musulmans rivalisent d’efforts pour parvenir à la félicité. Le Prophète r l’a expliquée en ces termes : « Le meilleur parmi vous est celui qui étudie le Qur'an et l’enseigne ».
En vérité, il y a eu plusieurs tentatives pour y ajouter quelque chose ou en retrancher ou changer certaines de ses lettres, mais toutes ces tentatives ont connu des échecs, cela parce qu’on les détecte rapidement et qu’il est facile de les connaître et de les distinguer parmi les versets du Qur'an noble.
Quant à la Sunna purifiée du Prophète, deuxième source de l'Islam, elle a été préservée par la voie d’hommes dignes de confiance et irrécusables qui se sont consacrés à l’étude des hadiths du Messager r. Ils en ont confirmé ce qui est authentique, dévoilé ce qui est faible et parlé avec objectivité. Quiconque se réfère aux livres de terminologie du hadith [Mustalah], qui se penchent sur les hadiths du Prophète, et s’y intéressent se rendra compte de la réalité de ces efforts fournis pour préserver tout ce qui venu du Messager r. Tout doute qu’il pourrait avoir sur l’authenticité de ses hadiths jugés comme tels sera dissipé.
Michael Hart[146] dit dans son livre Etude des cents premiers : « En vérité, Muhammad r a établi l’une des plus grandes religions dans le monde et est devenu l’un des grands leaders politiques mondiaux[147]. Aujourd'hui, treize siècles à peu près après sa mort, son influence demeure puissante et grandissante ».
14- La véracité des principes apportés par le Prophète r, leur authenticité, leur adaptation à toutes les époques et à tous les milieux et les bons résultats bénis visibles dans leur pratique témoignent que ce que le Prophète r a apporté est une révélation de la part d’Allah I. De même, y a-t-il de mal à ce que le Prophète Muhammad r soit un Messager envoyé par Allah I alors qu’avant lui Il a envoyé beaucoup d’autres Prophètes ? Si la réponse est qu’il n’y a aucune entrave à cela du point de vue de la logique et de la législation islamique, pourquoi donc contesterions-nous son message et sa prophétie à tous les hommes, tout en reconnaissant les messages des Prophètes avant lui ?
15- Les organisations et les législations apportées par l'Islam de la bouche de Muhammad r dans le domaine des transactions, des guerres, du mariage, de l’économie, de la politique, des adorations… sont telles que toute l’humanité réunie est incapable d’apporter une chose pareille. Est-il logique qu’un homme illettré, ne sachant ni lire ni écrire, apporte un système aussi complet que l'Islam qui a organisé toutes les affaires de la vie présente ? N’est ce pas là une preuve de la véracité de sa prophétie et de son message. N’est ce pas la preuve qu’il ne parle pas sous l’effet de sa passion ?
16- Le Prophète r n’a commencé sa prédication et ne l’a rendue publique qu’après avoir atteint l’âge de 40 ans, après l’âge de la jeunesse, de la vigueur ; à l’âge de la vieillesse, de la sérénité et de l’amour du repos et du calme. Th. Carlyle[148] dit dans son livre Les Héros : « Parmi ce qui rend nulles les allégations de ceux qui disent que Muhammad n’était pas véridique dans son message, il y a le fait qu’il a passé la fleur de son âge et la chaleur de son enfance dans cette vie calme et paisible (avec Khadîdja –qu’Allah soit satisfait d’elle). Il n’a pas essayé durant cette période de susciter un vacarme, ni un écho qui puisse provoquer un souvenir, une renommée, un prestige ou un pouvoir… Ce n’est qu’après le départ de la jeunesse et le début de la vieillesse qu’a jailli dans son cœur ce volcan qui dormait et il s’est enflammé voulant une chose sublime et une affaire éminente ».
R. Landau dit dans son livre L'Islam et les Arabes : La mission de Muhammad était colossale. C’est une mission qui n’était pas à la portée d’un imposteur poussé par des motifs égoïstes. C’est la description avec laquelle certains anciens auteurs occidentaux ont accusé le Messager arabe r -d’espérer le succès dans sa réalisation par son effort personnel. La sincérité dont fait preuve Muhammad r dans la transmission de son message, la foi complète de ses adeptes en la révélation qui est descendue sur lui ainsi que les nouvelles des générations et des siècles, rendent irraisonnable l’accusation de Muhammad r d’avoir eu recours à une quelconque ruse préméditée. L’histoire n’a jamais connu un truquage (religieux) prémédité qui a réussi à s’inscrire dans la durée. Or, jusqu'à présent, l'Islam n’a pas seulement duré plus de mille trois cents ans, mais il continue de gagner chaque année de nouveaux adeptes. Les pages de l’histoire ne nous fournissent pas un seul exemple d’un arnaqueur dont le message a eu le mérite de créer un empire parmi les empires du monde et une civilisation parmi les civilisations les plus nobles.
Ce qu’implique le témoignage
que Muhammad r est
le Messager d’Allah
1- La foi en son message et en son universalité. Son message n’est pas seulement limité à son peuple ni seulement à son époque. Au contraire, c’est un message général, non circonscrit à un endroit ni à une époque jusqu'au Jour de la Résurrection. Allah I dit : ( Qu’on exalte la Bénédiction de Celui qui a fait descendre le Livre de Discernement sur Son serviteur, afin qu’il soit un avertisseur à l’univers )[149].
2- La croyance en son infaillibilité dans ce qu’il transmet de son Seigneur I conformément à cette parole d’Allah I : ( Et il ne prononce rien sous l’effet de la passion ; ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée)[150].
Quant aux autres aspects de la vie, il était un être humain et faisait l’effort dans ses affaires et ses jugements. Le Prophète r dit à cet effet : « Je ne suis qu’un homme devant qui vous plaidez. Il peut arriver que l’un de vous soit plus habile que l’autre à exposer ses arguments et que je rende une sentence qui lui est favorable, à cause de la façon dont je l’ai entendu exposer son affaire. Que celui à qui ma décision aura attribué par erreur quelque chose des biens de son frère ne le prenne pas, car je ne lui offre là qu’une part de l’Enfer »[151].
3- La croyance que l’avènement de Muhammad r est une miséricorde pour toute l’humanité. Allah I dit : ( Et Nous ne t’avons envoyé qu’en miséricorde pour l’univers)[152]. Allah a dit vrai ! Il est effectivement une miséricorde dans tous les sens de ce mot. Il a en effet sorti les serviteurs de l’adoration des serviteurs à l’adoration du Seigneur des serviteurs, de l’injustice des religions vers l’équité de l'Islam et de l’étroitesse de ce monde vers l’immensité de l’au-delà.
4- La croyance ferme qu’il est le dernier Messager, le Sceau des Messagers et le meilleur parmi eux. Il n’y a donc plus de Messager ni de Prophète après lui, conformément à cette parole d’Allah I : ( Muhammad n’a jamais été le père de l’un de vos hommes, mais le messager d’Allah et le dernier des prophètes. Allah est Omniscient )[153].
Comme l’atteste également cette parole du Prophète r : « Six points me distinguent des autres Prophètes : j’ai reçu l’art de dire beaucoup de choses en peu de mots, j’ai été secouru avec la frayeur (sur mes ennemis), le butin m’est permis, on a fait de la terre une mosquée et un moyen de purification pour moi, j’ai été envoyé à toutes les créatures et on a scellé (la chaîne des) Prophètes par moi »[154].
5- La conviction ferme que le Prophète r est venu compléter et parfaire la religion. Il n’y a donc pas lieu d’y ajouter ou d’en diminuer quelque chose, comme le prouve cette parole d’Allah I : ( Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous)[155].
C’est effectivement ce qu’on observe et voit, c'est-à-dire le fait que l'Islam embrasse tous les aspects de la vie politique, économique, sociale et morale. C’est une religion et un Etat dans tous les sens de ces mots. A ce propos, le penseur anglais Kwelem[156] dit dans son livre La croyance islamique, (pp. 119-120) : « Les préceptes du Qur'an ne se limitent pas aux obligations morales et religieuses… C’est une loi générale destinée au monde islamique. C’est une loi qui englobe les lois civiles, commerciales, militaires, juridiques, criminelles et pénales. Ensuite, c’est une loi religieuse autour de laquelle tournent toutes les questions : des questions religieuses aux questions de la vie présente, de la préservation de la vie à la santé des organismes, des droits de gouvernés aux droits de chaque individu, de l’intérêt personnel à l’intérêt général, de la vertu au péché, du talion dans la vie présente au talion dans l’au-delà… Ainsi, le Qur'an diffère matériellement des livres saints chrétiens qui ne contiennent rien des fondements religieux ; mieux encore, ils sont en général composés de contes, de fables et d’un désordre total dans les adorations… et cela est irrationnel et sans effet ».
6- La ferme conviction que le Prophète r a accompli la mission à lui confiée par Allah I, transmis son message, conseillé sa communauté. Aussi, il n’a laissé aucun bien sans le leur indiquer et ordonner et n’a laissé aucun mal sans les en mettre en garde et le leur interdire. En effet, le Prophète r a dit lors du pèlerinage d’adieu alors qu’il faisait le sermon au milieu d’une immense foule de personnes : « Ai-je transmis (le message) ? » « Oui » répondirent-ils. Il dit : « Ô Allah, sois témoin »[157].
7- La ferme conviction que la législation qui lui a été révélée est celle qu’Allah accepte après son avènement. On ne doit donc pas adorer Allah avec une législation autre. Allah n’agréera point une autre législation en dehors de celle de Muhammad et jugera les êtres humains selon elle. Allah I a relève à cet effet : (Et quiconque désire une religion autre que l’Islam, ne sera point agréé, et il sera, dans l’au-delà, parmi les perdants)[158].
8- L’obéissance au Prophète r car Allah dit:
(Quiconque obéit à Allah et au Messager... ceux-là seront avec ceux qu’Allah a comblés de Ses bienfaits : les prophètes, les véridiques, les martyrs, et les vertueux. Et quels compagnons que ceux-là !)[159].
Pour ce faire, on doit obéir à son ordre et en éviter ce qu’il a interdit, conformément à cette parole d’Allah I : ( Prenez ce que le Messager vous donne ; et ce qu’il vous interdit, abstenez-vous en )[160].
Allah I a indiqué la conséquence de la désobéissance à l’ordre du Messager en disant : ( Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, et transgresse Ses ordres, Il le fera entrer au Feu pour y demeurer éternellement. Et celui-là aura un châtiment avilissant)[161].
9- L’acceptation de sa sentence et la non-opposition à ce qu’il a légiféré et à sa Sunna. Allah I dit à ce sujet : ( Non ! ... Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes et qu’ils n’auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu’ils se soumettent complètement [à ta sentence])[162].
De même, il faut préférer sa législation et sa sentence à toutes les autres législations, sentences, systèmes et lois, comme l’affirme Allah I lui-même : ( Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu’ils cherchent ? Qu’y a-t-il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme ?)[163].
10- Le fait de suivre sa tradition [Sunna]. Allah I dit : ( Dis : “Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux )[164].
Suivre le Messager r suppose et requiert la connaissance et l’étude de sa biographie afin de pouvoir le prendre pour modèle. Zaïnoul Abidine –Ali ibn Al Hassan ibn Ali ibn Abî Tâlib –qu’Allah soit satisfait d’eux- dit : On nous apprenait les expéditions du Prophète r de la même manière que les sourates du Qur'an[165]. Les expéditions sont une partie de la biographie du Messager d’Allah r.
11- Le fait de lui donner le rang qu’Allah lui a attribué. Il n’y a donc pas lieu d’exagérer ni de faire preuve de manquement et de négligence à son sujet. Le Prophète r dit en effet : « Ne m’élevez pas au dessus de mon droit car Allah m’a pris comme serviteur avant de me prendre comme Messager »[166].
12- Le fait d’invoquer Allah en faveur du Messager lorsqu’on évoque son nom. Allah I dit:
(Certes, Allah et Ses Anges prient sur le Prophète ; ô vous qui croyez priez sur lui et adressez [lui] vos salutations )[167].
Et le Prophète r de renchérir : « L’égoïste est celui qui ne prie pas sur moi lorsque je suis évoqué auprès de lui »[168].
13- Le fait de l’aimer, de le respecter et de préférer son amour à celui de toute autre personne, parce qu’il a le mérite auprès Allah d’avoir guidé les gens vers la religion de vérité ; la religion dans laquelle se trouve le bonheur de la vie présente et de l’au-delà. Il est dit dans le Qur'an : ( Dis : “Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu’Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d’Allah, alors attendez qu’Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers”)[169].
Par ailleurs, le Prophète r a indiqué l’effet de son amour à l’homme qui l’avait interrogé en ces termes : « Ô Messager d’Allah, à quand l’Heure [du Jugement Dernier] ? Le Prophète r lui demanda : « Qu’as-tu apprêté pour elle ? » On aurait dit que l’homme s’était résigné, puis il répondit : « Ô Messager d’Allah, je n’ai pas apprêté pour elle beaucoup de jeûne, ni de prière, ni d’aumône ; toutefois, j’aime Allah et Son Messager. Le Prophète r lui dit : « Tu es avec ceux que tu as aimés »[170].
Il y a également cette parole du Prophète r : « Trois choses lorsqu’on les possède, font savourer la douceur de la foi : d’abord d’aimer Allah et Son Envoyé plus que tous les autres. En second lieu, si l’on aime quelqu'un, de l’aimer seulement en vue d’Allah. Enfin, de redouter de retourner à l’idolâtrie dont Allah l’a retiré comme on redoute d’être précipité dans l’Enfer »[171].
L’amour du Prophète r nécessite l’amour de ceux que le Prophète r a aimés comme les gens de sa maison et ses Compagnons –qu’Allah soit satisfait d’eux. Il nécessite également le fait de détester ceux qu’il a détestés, de s’allier à ceux qu’il prenait pour alliés et de vouer l’inimitié à ceux à qui il vouait l’inimitié, parce que le Prophète r n’aime que pour Allah et ne déteste que pour Allah.
14- L’invitation à sa religion et l’effort pour la propager parmi les gens, la faire parvenir à celui à qui elle n’est pas parvenue, faire revivre sa tradition avec la sagesse et la bonne exhortation ; cela en enseignant l’ignorant, en faisant le rappel à l’insouciant et en aidant celui qui suit ses enseignements. On aura ainsi mis en pratique cette parole d’Allah I:
( Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon )[172].
Le verset précédent est appuyé par cette autre parole du Prophète r : « Transmettez de moi ne serait-ce qu’un verset ».
15- Le fait de le défendre, lui et sa tradition, en refusant tout ce qu’on lui attribue personnellement alors qu’il en est innocent, en exposant les réalités à celui qui ne les connaît pas. De même que la défense de sa tradition [Sunna] et du message en répliquant aux préjugés que les ennemis haineux de l'Islam lui collent et suscitent autour de lui. Le fait de s’accrocher à sa Sunna, le Prophète r dit dans un hadith : « Prenez ma Sunna et la Sunna de mes califes bien guidés après moi. Accrochez-vous y à l’aide de vos molaires et défiez-vous des choses nouvelles [en matière de religion], car toute nouveauté est innovation et toute innovation est égarement ».
Conclusion
Nous conclurons peut être cette étude avec ces mots du poète français Lamartine parlant de la grandeur de Muhammad r[173] : « Jamais par le passé, l’homme ne s’est donné de gré ou de force ce genre de mission noble. Cette mission était au dessus de la force humaine. A travers elle, il mettait fin aux égarements qui s’étaient érigés en barrière entre l’homme et le Créateur. Grâce à elle, il mettait l’homme en relation avec Dieu et vice-versa. Grâce à elle, il redonnait à l’idée de la divinité son bon sens et sa sainteté au milieu de l’anarchie des divinités païennes, hideuses que le peuple adorait à cette époque. Jamais auparavant un homme n’avait entrepris une œuvre surhumaine avec ce genre de moyens maigres. Cela parce qu’il avait totalement confiance en lui-même dans la conception et l’application de sa mission noble. Il n’était aidé que par une poignée d’hommes ayant foi en lui dans ce coin inconnu du désert illimité.
En fin, jamais un homme n’a pu réaliser ce genre de révolution gigantesque et perpétuelle dans le monde entier. Parce que moins de deux siècles après l’avènement de l'Islam, il dominait avec la foi et les armes toute la péninsule arabique, puis conquérait au nom d’Allah le pays des Persans, le Khurasan, la région comprise entre l’Euphrate et le Tigre, l’Inde Occidentale, la Syrie, l’Abyssinie, toute l’Afrique du Nord, un grand nombre d’îles de la mer méditerranée, l’Espagne et une partie de la France.
Si nous prenons en considération la grandeur de l’objectif, la petitesse des moyens et le succès ahurissant, trois critères de l’héroïsme humain, qui peut oser comparer n’importe quel grand homme de l’histoire contemporaine à Muhammad r ? Ces grands n’ont créé que des armes, des lois ou des empires. Ils n’ont créé que des structures matérielles qui dans la plupart de cas se sont ruinées devant leurs yeux. Cependant cet homme n’a pas seulement remué les armées, les lois, les législations, les empires, les peuples et les royaumes. Mais il a remué en outre des millions de personnes habitant plus du tiers du monde peuplé à cette époque. Bien plus, il a remué les seigneurs, les lieux saints, les religions, les idées, les croyances et les esprits à la lumière du livre dont chacun de ses versets devient une loi qui organise le comportement d’une communauté spirituelle dans laquelle ont fusionné des peuples entiers de toutes les races, couleurs et langues. Il a laissé une particularité indélébile à la communauté musulmane, c'est-à-dire la haine du polythéisme et l’adoration d’un Dieu unique que les regards ne cernent pas. C’est ainsi que ceux qui ont eu foi en Muhammad se sont distingués par le strict respect de leur position contre les fausses divinités et le polythéisme qui pollue le ciel. L’entrée du tiers de la population mondiale dans sa religion a été son miracle, peut être pas exactement celui de l’homme, mais plutôt celui de la raison.
L’idée d’une seule divinité à laquelle il a appelé les gens au milieu des légendes et des fables consolidées dans les esprits par les pratiques des devins et des serviteurs d’idoles est en elle-même un miracle. Il a pu, dès qu’il l’a prononcée détruire tous les lieux de culte païens et attiser le feu sur le tiers du monde. Sa vie, ses réflexions sur le monde, sa révolution héroïque contre les fables et les égarements dans son pays, sa bravoure contre la colère des idolâtres, la force de son endurance face aux préjudices durant quinze années à la Mecque, sa patience face à l’injustice et au mépris des gens si bien qu’il était sur le point de devenir leur victime, sa persistance dans la propagation de son message, sa guerre contre la perversion morale et les coutumes païennes, sa foi profonde au succès, sa sérénité face aux malheurs, sa modestie face à la victoire, son aspiration qui était consacrée à une seule idée et non la recherche du prestige et du pouvoir, sa constance dans la prière, ses conversations confidentielles avec Allah, sa mort et sa victoire éclatante après la mort… tout cela témoigne que nous ne sommes pas devant les horizons d’un imposteur. Nous nous retrouvons plutôt devant une foi solide et une conviction inébranlable. Le fait de l’embrasser lui a donné la force pour établir la religion. Il a alors bâti sa croyance sur deux principes essentiels à savoir qu’Allah est un et unique et qu’Il est abstrait. Avec le premier principe, nous connaissons qui est Allah et le second lie la connaissance à l’invisible. Philosophe, orateur, législateur, guerrier, conquérant, penseur, messager, fondateur d’une religion rationnelle et d’une adoration sans idole ni représentation, leader de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel illimité, tel est Muhammad. Si nous considérons tous les critères qui font la grandeur de l’homme, quel homme fut plus grand que Muhammad ! »
Table des matières
Avant-propos....................................... 2
Qui est le Messager .............................. 8
Muhammad r ?.................................... 8
Sa généalogie : ......................................................... 8
Sa naissance et sa croissance ................................... 12
Portrait du Prophète :................................................. 20
La moralité et les ............................... 24
attributs du Prophète.......................... 24
Quelques conduites morales ............... 43
du Prophète r.................................... 43
Des témoignages impartiaux................ 47
Les épouses du Prophète r................. 49
Quelques preuves révélées qui démontrent la véracité de son message et de sa prophétie........................................... 52
Dans la Sunna prophétique ...................................... 52
Dans les livres célestes .............................................. 52
Dans le Nouveau Testament .............. 58
Quelques preuves rationnelles démontrant l’authenticité de la mission et de la prophétie de Muhammad r................. 59
Ce qu’implique le témoignage ............. 72
que Muhammad r est ........................ 72
le Messager d’Allah............................ 72
Conclusion......................................... 79
Table des matières.............................. 82
[1] Le Message de Muhammad, huit conférences sur la Biographie Prophétique et le message de l'Islam. M. Suleyman An-Nadwy, pages 114, 115.
[2] Il convient de savoir que les orientalistes ont des objectifs divergents lorsqu’ils étudient l'Islam et l’apprennent. Parmi eux, il y en a qui étudient l'Islam dans le but de rechercher la vérité et en général, Allah leur permet de connaître cette vérité qu’est l'Islam et de la suivre. Il y en a aussi qui étudient l'Islam et l’apprennent dans le but de détecter ses points faibles afin de le combattre et de le détruire et cela en semant le doute, en lui attribuant des accusations mensongères, des faussetés et des mensonges.
[3] Rapporté par Mouslim vol. 4 page 1782, hadith n° 2276.
[5] Rapporté par Al Boukhari vol 3, page 1074 ; hadith n° 2782.
[7] Le livre original est en anglais et il a été cité d’après le livre arabe “Ce qu’il disent à propos de l'Islam » du Dr Imâdud Khalil page 124.
[8] Al-Boukhari (2/789) Hadith N° 2143.
[9] Ibn Hadjar –qu'Allah lui accorde la miséricorde- a dit : C’est suivre al hanafiya, qui est la religion d’Abraham u.
[10] Cette explication est celle d’Al Zouhry, un râwî du hadith, comme l’ont indiqué Ibn Hadjar et d’autres commentateurs du hadith –qu'Allah leur accorde la miséricorde.
[11] sourate Al ‘Alaq, versets 1, 2 et 3.
[12] An-Nawawy –qu'Allah lui accorde la miséricorde- a dit : Elle a dit les malheurs justes parce que le malheur peut survenir dans le bien ou dans le mal.
[13] An-Nawawy –qu'Allah lui accorde la miséricorde- a dit : il s’agit de l’ange Djibril [Gabriel].
[14] Al-Boukhari (1/4) Hadith N° 3.
[15] Sourate 74, versets 1 – 4.
[17] Al-Mou’djamou Al-Kabir (20/342) Hadith N° 805.
[18] Al-Boukhari (3/1400), Hadith N° 3643.
[20] Al-Baïhaqui (9/118), hadith 18055.
[21] Médecin et historien français qui s’intéressait aux civilisations orientales. Cité d’après le livre : Ils ont dit à propos de l’Islam, Imadoudine Khalil, P. 135.
[22] Cf. hadith dans lequel le Prophète r a interdit la poésie qui décrit les femmes. Abû Oubaid rapporte d’Ismaïl Al-Mu’addab qui le tient de Moujalid d’après Acha’by que : « Des gens déclamaient la poésie lorsque Ibn Zoubaïr arriva et leur dit : « Récitez-vous la poésie dans les lieux sacrés d’Allah, auprès de Sa Maison ? Alors un homme parmi les compagnons du Messager d’Allah r rétorqua : Il n’y a pas d’inconvénient à moins que tu n’aies eu un problème de mémoire, car le Messager d’Allah r n’a interdit la poésie que lorsque les femmes y sont décrites […]
[23] Al-Moudjamou Al-Kabir (22/155).
[24] Connaissances des Droits du Prophètes.
[25] Al-Boukhari (3/1282), Hadith N° 3290.
[26] Al-Boukhari (3/1031) Hadith N° 2648.
[27] Sourate 6, versets 162 –163.
[28] Al-Boukhari dans Al-Adab Al-Moufrad.
[29] Sourate 68, verset 4.
[30] Mouslim (4/1805), Hadith N° 2310.
[31] Al-Boukhari (5/2243), Hadith N° 5684.
[35] Sahih Ibn Khouzeima.
[45] NDT : La zakat est interdite au Prophète r ainsi qu’à sa famille.
[54] Sunan Al Baïhaqi Al Koubra.
[70] C’est une femme de la noblesse mecquoise.
[78] الأخشبان, nom sous lequel on désigne à la fois les deux montagnes qui dominent la Mecque, à savoir les monts Abou-Qobaïs et El-Ahmar.
[80] Chef des hypocrites. Depuis que le Messager d’Allah r a proclamé son message, il n’a cessé de susciter des problèmes, de collaborer avec les juifs et les polythéistes pour fomenter des complots afin de détourner les gens de la religion et de causer des préjudices à Al Mustapha r. Il fut par exemple le principal instigateur de la fausse accusation d’Aïcha –qu’Allah soit satisfait d’elle-, de même que sa ruse pour ne pas combattre aux côtés du Prophète r le jour d’Ohod et sa désertion avec ses adeptes, et aussi sa parole suivante pendant la bataille de Bani Al Mustaliq : (Si nous retournons à Médine, le plus puissant en fera assurément sortir le plus humble). En réalité, les exemples de ce genre à son sujet sont innombrables.
[94] Muhammad dans la littérature scientifique impartiale / Muhammad Ousmane Ousmane p.20
[95] Professeur d’anatomie et d’embryologie à l’université de Toronto au Canada. Cité d’après le livre : Muhammad a gagné et le Messie n’a pas perdu, du Dr Abdul Mou’ty Ad-Dâlâty.
[96] Muhammad a gagné et le Messie n’a pas perdu, du Dr Abdul Mou’ty Ad-Dâlâty.
[97] Voir référence précédente.
[98] Voir référence précédente.
[99] Voir référence précédente.
[100] Voir référence précédente.
[101] Voir référence précédente.
[102] Voir référence précédente.
[103] Mussanaf d’Abdou Razaq.
[106] Il est né en 1909. Diplômé de la Sorbonne, il est par la suite désigné enseignant à l’école des langues orientales de Paris, puis enseignant à la faculté des lettres de l’université de Strasbourg en 1945. Cité d’après le livre « Ils ont dit à propos de l'Islam » de Dr Imadoudine Khalil.
[107] Ils ont dit à propos de l'Islam de Dr Imadoudine Khalil.
[108] Ils ont dit à propos de l’Islam / Dr Imadoudine Khalil.
[113] Cité d’après le livre Muhammad dans la bible du professeur Abdul Ahad Dawud, traduit par Fahmy.
[114] Genèse chapitre 21, verset 21.
[118] Cité d’après le livre : Ils ont dit au sujet de l’Islam / Dr Imadoudine Khalil
[119] Muhammad a gagné et le Messie n’a pas perdu, du Dr Abdul Mou’ty Ad-Dâlâty.
[124] Il a travaillé durant une partie de sa vie comme prêtre dans l’église anglicane de 1939 à 1963 puis il a embrassé l’Islam. D’après le livre : Ils ont dit à propos de l'Islam de Dr Imadoudine Khalil pp. 106-107.
[127] Il a travaillé durant une partie de sa vie comme prêtre dans l’église anglicane de 1939 à 1963 puis il a embrassé l’Islam. D’après le livre : Ils ont dit à propos de l'Islam de Dr Imadoudine Khalil pp. 106-107.
[133] Ils ont dit à propos de l’Islam, Dr Imadoudine Khalil.
[135] Orientaliste américain ; cité d’après le livre : Ils ont dit à propos de l’Islam de Dr Imadoudine Khalil
[140] Chercheur anglais. Il est titulaire de plus d’un doctorat : en législation islamique, en philosophie et en théologie. Cité d’après le livre « Ils ont dit à propos de l'Islam » de Dr Imadoudine.
[141] C’est le plus grand prédicateur chrétien au Canada ; il a proclamé son entrée dans l'Islam et est devenu le plus grand prédicateur de l'Islam au Canada. Il était parmi les évangélistes les plus actifs dans l’appel au christianisme et est également parmi ceux qui ont une connaissance approfondie de la Bible.
[142] sourate Al Massad, 1-5.
[145] « Ils ont dit à propos de l'Islam » de Dr Imadoudine Khalil, page
123.
[146] Américain ayant obtenu plusieurs diplômes en sciences et un doctorat en astronomie en 1972. Il a œuvré dans les centres de recherches et les observatoires. Il est une autorité compétente en physique appliquée. Cité d’après le livre Ils ont dit à propos de l'Islam de Dr Imadoudine.
[147] Quant à nous, nous disons qu’il n’y a personne ayant le rang du Prophète r. Il est plutôt le plus grand de tous.
[148] Ils ont dit à propos de l'Islam de Dr Imadoudine Khalil, page 124.
[151] Al Boukhari et Mouslim.
[154] Mouslim et At-Tirmidzi.
[156] « Ils ont dit à propos de l'Islam » de Dr Imadoudine Khalil.
[157] Al Boukhari et Mouslim.
[165] Al Bidayah wan-Nihayah d’Ibn Al Katsir 3/242.
[170] Al Boukhari et Mouslim.
[171] Al Boukhari et Mouslim.
[173] L’Islam et le christianisme, Alifat Aziz As-Samad.